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CAUSERIES ÉPISTOLAIRES 2020...
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De : Alain Burki
Objet : 21e Causerie
Dates : 22 mars 2017
RAYMOND RUYER
PROLÉGOMÈNES I
« Il marche silencieusement, comme s’il avait peur d’effrayer la vérité et de la faire fuir. » Ippei Okamoto, dessinateur japonais, à propos d’Einstein.
• LA QUESTION
Je suis heureux et particulièrement concerné de vous présenter cette pensée qui pose la question la plus importante dans toutes ses implications (quelle que soit notre réponse d’ailleurs) : notre univers a-t-il du sens ? Ou plutôt le sens est-il de l’univers ? La philosophie se doit l’interrogation sur le Tout.
• LES ZONES D’OMBRE
Vérité et réalité. Les différentes attitudes devant les zones d’ombre des connaissances actuelles, du cerveau au cosmos.
Qu’on ne souhaite pas [les] investir de considérations métaphysiques demeure naturellement une attitude possible, que privilégient les scientifiques, mais il convient de remarquer que l'état contemporain du savoir n'est pas tel qu'il puisse interdire de faire des spéculations du type de celles de Ruyer. (Fabrice Colonna dans l’introduction à L’embryogenèse du monde et le Dieu silencieux.)
l’attitude donc généralement privilégiée par les scientifiques : Cherchons encore, attendons, la raison y arrivera… (La sincérité de Jacques Dubochet en parlant de sa peur de la nuit, enfant, vaincue par la compréhension astronomique du retour du soleil le lendemain matin et son rejet du mystère – zones inaccessibles à la raison « … “Non tu ne pourras jamais comprendre“, ça me panique ! », lors de la soirée Biologie de la religion organisée par Cèdres Réflexion.)
le réductionnisme (en fait une foi). LA PRÉCIPITATION DE CONCLURE, DE RETROUVER UN TOUT COHÉRENT, TANT PIS POUR LES POINTS D’INTERROGATION.
Ruyer n’a jamais cédé à la tentation idéaliste de vouloir obliger la réalité à se dissoudre dans la connaissance. [Louis Vax et Jean-Jacques Wunenburger, ibid., p. 19]
la spirituelle.
l’intégriste.
la farfelue.
la no comment.
et dans ces applications politiques, souvent malheureusement : L’hyperbole véridique de D. T. Post-vérité et faits alternatifs… La politique de l'ignorance... (Et déjà avec Al Gore : Une vérité qui dérange.) Ce n’est pas le sujet de ce soir bien mais il y a un lien profond.
Et il y a cette recherche au plus près de notre nature, de notre expérience, de nos connaissances, avec sérieux, prudence et audace.
• LE DOUTE
Il est bon de chercher ce qui, dans l'état de nos connaissances, ne paraît pas trop absurde est contradictoire. Rappelons-nous seulement que les hommes ne peuvent vivre au milieu des démolitions essayons de garder en place les murs et l'espace habitable « pendant les travaux ». Raymond Ruyer
Descartes et sa morale provisoire (par provision) : « Afin que je ne demeurasse point irrésolu en mes actions pendant que la raison m'obligerait de l'être en mes jugements et que je ne laissasse pas de vivre dès lors le plus heureusement que je pourrais, je me formai une morale par provision qui ne consistait qu'en trois ou quatre maximes. »
Là est la grande différence entre le doute cartésien et le doute sceptique. Les sceptiques ne sortent pas du doute et ne sont jamais résolus dans l'action (« ils doutent pour douter dit Descartes) alors que l'enjeu du doute cartésien est d'être dépassé et il n'exclut pas la ferme résolution.
(Voir Simone Manon sur www.philolog.fr)
• LES EXPERTS
Il est aussi VITAL que ce débat ne soit pas laissé aux seuls spécialistes. Car son essence doit être accessible et EST accessible à chacun.
Certes les grands esprits se penchent sur toutes ces questions depuis des siècles. Et c’est bien. Mais de très gros fardeaux ont été ajoutés à chaque avancée !
Raymond Ruyer (EMDS, p. 11) : J'ai le souci démodé de la vérité, ou de l'approche de la vérité, au-delà de l'histoire. Et c'est peut-être plus important que de présenter une collection de mythes en les classant, avec un souci d'antiquaire mettant de l'ordre dans sa boutique. Après tout, les idées sont encore plus importantes que l'histoire des idées, les meubles plus importants que l'histoire des styles du mobilier – sauf pour les spéculateurs.
La vulgarisation a certaines lettres de noblesse mais est aussi vue comme une concession au vulgaire, au commun des mortels. Mais en fait c’est un degré plus élevé de pensée parce qu’elle lie l’observation la plus pointue à la participation, J’y reviendrai.
PROLÉGOMÈNES II
Pour situer la suite de cette soirée, bien garder à l’esprit ces deux points :
Le panpsychisme de Ruyer. Son objectif est « d'explorer les implications métaphysiques du panpsychisme que, selon lui, les sciences dessinent en creux dans le mouvement de leurs découvertes. » Et : « Le monde selon Ruyer, possède un caractère immédiatement divin : les lignées d'individualités vraies qu'ils font la consistance du monde, sont, d'un certain point de vue, Dieu. » (Fabrice Colonna dans l’introduction à L’embryogenèse du monde et le Dieu silencieux.) Ruyer parle aussi de son système comme d’un « demi-panthéisme »…
Mais il ne parle pas du cœur de Dieu, de fantômes ou de révélation… Trop ou trop peu pour certains, en tout cas une pierre angulaire.
Participation et Observation, aussi comme méthode, comme clé de lecture et comme base pour une éthique.
Les schémas d'explication scientifique les plus modernes – conforme à ce que les doctes appellent les paradigmes de l'explication scientifique – sont à demi des mythes. Et inversement, dans les mythes les plus primitifs et les plus enfantins, il y a quelque chose comme un schéma d'explication scientifique. Ce n'est pas du confusionnisme que de les invoquer ensemble. Raymond Ruyer dans L’embryogenèse du monde et le Dieu silencieux.
Ruyer insiste sur une sorte de méditation, l’expérience vécue des champs de conscience. Objet et méthode.
Assis sur mon banc devant la maison, la Lune et Jupiter dévoilées de plus en plus haut dans le ciel par la rotation de la Terre, l’horizon des montagnes bleutées…
Et je pensais à l’univers, aux champs de conscience, à comment en parler.
Et soudain l’ombre d’un vacillement, à continuer de penser au lieu de regarder…
Il y a des choses inaccessibles à la raison (mais peut-être accessibles à la folie). C'est le miracle insondable de la conscience, de la « présence au monde ».
(Je reconnais qu'une vision d'un monde que de matière, d’énergie, et d'une conscience en épiphénomène de cette matière est attirant par sa netteté. Mais ça ne correspond pas à la science à l’endroit. Et qu’en est-il des sentiments envers les êtres aimés, devant la musique, la beauté…)
ATTENTION DANGER. La barrière à ne pas enjamber : s’observer participant ; une mise en abyme qui peut conduire à la folie (une redondance infinie des pensées)…
C’est aussi le grand pas en avant que permet Raymond Ruyer : si la science ne peut pas tout comprendre, ce n’est pas faute de moyens, c’est parce que l’univers est ainsi, il ne peut se dévoiler totalement à l’observation, il est aussi participation !
Ce qu’a exprimé mon fils Odilon qui me demandait de lui résumer cette causerie (me voyant plongé dans sa préparation) :… Ça me plait l’idée; mais j’essaie pas trop de réfléchir à ces trucs parce que ça fait des bugs dans ma tête.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Raymond Ruyer vu par un profane. Même ainsi, c’est une tâche ardue.
Nous n’épuiserons pas le sujet ce soir. (Je ne sais pas si mon projet de le présenter totalement aboutira un jour.)
Une géode en nid d’abeille… Chaque facette mérite notre attention, dans sa surface et dans sa profondeur, mais il ne faut pas perdre de vue la forme globale. Et en plus nous sommes à l’intérieur de la géode…
Toujours garder une vision globale. C’est ce que le pédagogue Ruyer fait dans L’embryogenèse du monde et le Dieu silencieux ! Voir « physiquement » le raisonnement.
Mais juste avant un petit mot personnel. Et nous verrons que ce n'est pas anodin.
LE PETIT MOT
Vers l'âge de 12 ans, j'ai commencé à apprendre par cœur le dictionnaire « Quillet Flammarion ». Tentative naïve pour tout connaître.
Puis j’ai dévoré les Time Life et les Marabout Université, sur toutes les sciences…
Puis, en découvrant par erreur Ray Bardbury (je croyais en abordant les Chroniques martiennes, lire une étude sur les extra-terrestres !) et plus tard Rilke, Rimbaud, Roud, Jaccottet… Mes portes de la perception m’en ont convaincu : le monde est poésie avant d’être matière.
Mais je voulais que la raison participe à cette épiphanie !
Et c’est ma rencontre avec la pensée de Raymond Ruyer en 1974 à la sortie de la Gnose de Princeton.
Enfin ! les deux pôles peuvent se parler, dans une réconciliation non prématurée (Ludwig Hohl) : il y a deux approches du monde – Janus ou, plus juste, la chaussette retournée. L’observation et la participation.
LA PLACE DE RAYMOND RUYER
D’abord les mythes, les poèmes, les sciences parlaient d’une même voix. Puis le partage des tâches est venu ; riche de réalisations, de clarifications mais aussi de rejets, d’affrontements jusque sur les scènes de l’histoire.
Puis, au XXe siècle, où parmi d’autres (Whitehead, Nicolescu, Morin…), Raymond Ruyer commence à lier ce qui a été séparé, une idée pour les guider toutes.
Quelques éléments biographiques et bibliographiques.
1902 Naissance à Plainfaing (Vosges).
1925 Professeur au Lycée de Saint-Brieux.
1926 Mariage avec Marie Larretgère (deux fils naîtront de cette unique union).
1934 Professeur au Lycée Poincaré à Nancy.
1939 Nommé Maître de conférences à l’Université de Nancy.
1939-1945 Guerre et captivité. Participe avec (entre autres) le biologiste Étienne
Wolff et le mathématicien Roger Leray, à la création d’une « Université » à
l’Oflag XVII A, dont les diplômes ont été validés après la guerre.
1946 Maître de conférences à la Faculté des Lettres de Nancy.
1947-1972 Professeur. Participe à divers colloques, en Suisse et en Belgique.
1972 Retraite.
1987 Meurt, deux ans après son épouse.
Il reçoit différents titres et distinctions, mais reste un penseur discret. Louis Vax, professeur lui aussi à l’Université de Nancy, témoigne : La dernière phrase que, en dépit de mon horreur du superlatif, je proférai devant l’assistance clairsemée qui entourait le cercueil du philosophe : Raymond Ruyer est le seul homme de génie que j’aie rencontré dans mon existence. »
[Louis Vax et Jean-Jacques Wunenburger (Sous la direction de), Raymond Ruyer, de la science à la théologie, Éditions Kimé, Paris, 1995, p. 31]
Il a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages entre 1930 et sa mort. Citons :
La Conscience et le Corps, 1937.
Philosophie de la Valeur, 1952.
Néo-finalisme, 1952.
La Cybernétique et l’origine de l’information, 1954.
Paradoxes de la conscience et limites de l’automatisme, 1966.
Dieu des religions, Dieu de la science, 1970.
La Gnose de Princeton : des savants à la recherche d’une religion, 1974, 1977.
C’est la seule fois où le nom de Ruyer émerge pour le grand public. Et sur un malentendu, en fait un canular assumé. (La réaction courroucée de Basarab Nicolescu à ma référence à ce livre et, suite à mon insistance effrontée (de mémoire) :… Ces idées, c’était du Raymond Ruyer et ça, c’est intéressant.)
Les Cent prochains siècles, 1977. (Quelques prédictions étonnantes de clairvoyance !)
et, son dernier ouvrage, posthume :
L’embryogenèse du monde et le Dieu silencieux, 2013. Un extrait du quatrième de couverture :
Sous ce titre imposant est intimidant, le lecteur trouvera en réalité le condensé, particulièrement clair et élégant, que Raymond Ruyer voulu donner de sa pensée au soir de sa vie, en un ultime effort de présentation et d’actualisation.
L’ouvrage, entièrement achevé, était demeuré jusqu'à ce jour inédit, et sa publication constitue donc un événement.
Je ne citerai pas les dizaines d’articles dont il est l’auteur, ni tous les grands noms qui ont parlé de l’homme et de son travail. Mais il y a un réel et important regain d’intérêt pour la pensée de Raymond Ruyer (rééditions, articles, colloques – comme à l’UNIL fin 2015), comme si enfin l’on comprenait l’importance de son regard.
LES POINTS CENTRAUX D’UNE SCIENCE À L’ENDROIT
• la participation et l’observation
• les êtres et les amas
• la finalité
•PARTICIPATION ET OBSERVATION
LE MONDE À L’ENDROIT, LE MONDE À L’ENVERS
Nous avons tellement pris l'habitude de voir le monde à l’envers que nous faisons abstraction de ce « Je conscient » au point que nous sommes prêts à croire à son inexistence. Et si l’on demande à un enfant où est Paul, il touche sa poitrine (pas sa tête).
Le point de vue scientifique classique, auquel presque tout le monde s’est habitué, porte à concevoir spontanément des explications mécanistes. C’est relativement à cette illusion spontanée que la conscience, examinée directement, paraît paradoxale.
Le monde est fait de conscience, c’est-à-dire tout domaine qui se connaît, se « voit » lui-même dans son unité […] et qui peut dire virtuellement « je » parce qu’il est présence à soi. Ces domaines sont en interactions par information mutuelle.
Ruyer dans L’Animal, l’homme, la fonction symbolique : « À première vue dans notre monde, et même à première vue d'une science encore superficielle, l'aspect « océanique » domine. [...] Mais pour une science plus avancée, c'est l'aspect organique qui est pourtant le plus fondamental, car cet aspect organique peut être suivi tout au long des lignes d'individualité allant des particules les plus élémentaires aux molécules-virus, aux cellules, aux organismes multicellulaires, à l’homme. »
Comme des poupées russes, de la plus petite à la plus grande, du plus petit champ de conscience au plus englobant. Un thème à plusieurs niveaux dont le plus englobant, le thème cosmique est Dieu.
Pour toute individualité domaniale, consciente et subsistante dans le temps, il y a deux modes d’être informé : par observation et par participation.
[Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Édition Pluriel, 1977, p. 181]
Tandis que la connaissance ordinaire est apport d’information par un objet, la participation est apport d’information par un sujet.
[Raymond Ruyer, ibid., p. 184]
Sartre – « Éliminer la subjectivité en réduisant le monde, avec l’homme dedans, à un système d’objets. »
C’est exactement l’inverse que dit Ruyer : Il faut considérer le monde objectif de la science comme l’envers d’un endroit. Cet endroit est conscience, subjectivité. Il est fait de domaines se possédant eux-mêmes en leurs formes et en leurs comportements.
Le thème de la participation est peut-être la clef de toute la philosophie de Ruyer.
Une phrase un peu désabusée, mais qui montre la difficulté de faire sentir à un esprit positiviste qui tente toujours d’expliquer le niveau sémantique par le niveau syntaxique :
J’aurais voulu faire comprendre une seule chose : ce que c’est qu’un domaine de survol, un champ de conscience, je n’y suis pas arrivé, j’en prends mon parti. Les scientifiques positivistes sont des idiots, le matérialisme génétique est une ineptie. Mais je suis résigné, ils ne peuvent comprendre.
[Louis Vax et Jean-Jacques Wunenburger, ibid., p. 227]
Il ne s’est pas battu pour chercher un éditeur pour son dernier livre, las de ce combat… Mais l’histoire commence à lui redonner sa place, une des premières.
La Participation et l’Observation vues par René Berger en 1949 !
Que je participe de deux natures, il ne paraît guère possible de douter : dans l’une, je distingue les choses pour les identifier, par quoi je m’identifie moi-même (et me sépare) en me distinguant d’elles ; dans l’autre, je suis convié (et me convie) à faire corps avec elles, c’est-à-dire que je m’unis à elles et elles s’unissent à moi.
Je (m’)identifie par la séparation ; je (me) connais dans la communion.
[René Berger, Pour l’Art, Cahier 1, 2e année, Janvier – Février 1949]
•LES ÊTRES ET LES AMAS
LES HOLONS ET LES RONDES ENFANTINES
Ne pas confondre un holon (une totalité participant comme partie à une totalité plus vaste [Raymond Ruyer, ibid., p. 100]) et une chaîne d'enfants qui se donnent la main. Pas d’animisme chez Ruyer. [Il est] puéril de supposer une âme au Mississippi ou au désert de l’Arizona, car il y a dans l’univers beaucoup d’amas qu’il ne faut pas prendre pour des êtres.
De même pour l’ordinateur : plus proche du nuage que de la coccinelle. C’est un agrégat, aussi troublant que puisse être son efficacité, il n’a pas d’endroit !
Je cite un extrait du livre La philosophie de Raymond Ruyer de Fabrice Louis et Jean-Pierre Louis (Vrin, 2014) qui résume particulièrement bien ce point :
Un organisme, de l'unicellulaire jusqu'à l'homme est un être, c'est-à-dire l'unité d'une pluralité. Ces êtres ont une forme propre qui se maintient et se reproduit : ils ont une individualité. C’est à ces être qu'on doit attribuer un psychisme et la capacité d'agir en fonction d'une fin, de manière irréductible à un fonctionnement. Un être doué de psychisme, selon Ruyer, c'est un être doté d'une propriété d'auto-survol. il oppose ces êtres individualités aux agrégats, c'est-à-dire aux objets tels qu'ils sont conçus par la physique classique. Une montagne n'est pas un être : elle n'a pas d'individualité intrinsèque, de forme propre. C'est seulement un agrégat tel un tas de sable ou bien une foule. Certes il y a des éléments premier (atomes, molécules) qui constituent la montagne ou le tas de sable et ses éléments premiers sont des êtres individualités. L'interaction de ces éléments produit la structure de la montagne. Mais c'est une structure et non une forme. La structure résulte d'un certain type de liaisons entre les parties d'une chose : c'est ce type de liaison qu’étudient certaines science secondaire. Mais il y a de forme que lorsqu'il y a un être qui dispose d'une unité en soi, unité résultant d'un type de liaisons différentes entre les parties de la forme.
•LA FINALITÉ
Nous ne sommes pas une causalité de proche en proche : l’homme survole ses gestes par le but dont il a conscience. Ruyer développe une argumentation très riche, montrant les limites d’une approche réductionniste et s’il a eu le tort de sous-estimer le rôle des gènes dans le développement, et de ne pas mesurer l'ampleur des mnémotechnies mises en place par le vivant, il n'en reste pas moins que la morphogenèse demeure en dernière instance un mystère au même titre que la conscience et la mémoire précise Fabrice Colonna dans sa préface à L’Embryogenèse du monde et le Dieu silencieux ; il site aussi le biologiste Michel Morange : Ce que font les gènes du développement, ce n'est pas construire directement l'organisme vivant, c'est donner aux cellules les propriétés qui leur permettent d'interagir afin de construire cet organisme.
François Russo, dans un article sur la Gnose de Princeton dans la revue Études (1975/10) souligne cet aspect, reprenant les mots de Ruyer :
L'ordre ne saurait procéder du désordre. Les scientistes prétendent faire sortir la parole sensée de la friture du téléphone. Pour les scientistes : « Au commencement était l'Aveugle absolu, la Désinformation, et l'information sensée sortir, après que ce fut formé par pur déterminisme un grand Ordinateur matériel ». Au contraire, pour les biologistes gnostiques : « Au commencement était l'Ordre, ou le grand Ordonnateur, ou la Conscience, ou la Subjectivité cosmique ». Certes, le hasard joue un rôle dans le détail historique de l'apparition des formes vivantes, mais ce rôle est tout à fait subordonné. Et c'est une erreur de s'imaginer que la sélection naturelle dispense de toute intervention de la conscience, que le Sélecteur n'est pas un esprit, mais simplement la nature ou la nécessité naturelle. Notamment, c’est parler pour ne rien dire que de rapporter à une kyrielle de mutations un comportement instinctif. D'une manière générale, toute morphogenèse doit être interprétée comme une psychogenèse. Il y a toujours une conscience anticipante et choisisseuse, qu’elle ait ou non à attendre patiemment des mutations consolidantes. L’élimination par sélection ne vaut pour construire que sous couvert d'un thème conscient.
Et plus loin :
La science ne prétend connaître que des « observables », des objets émettant ou réfléchissant des ondes diverses, ou produisant des effets eux-mêmes observables. Elle ignore les « participables ». Elle méconnaît les participables parce qu'ils ne sont pas dans l'espace. C'est pourquoi elle est condamnée à ne pas comprendre les épigenèses thématiques, les morphogenèses au sens propre du mot, les êtres capables de participer à leur propre passé et de dire virtuellement « je ». Cette méconnaissance est grave et limite la portée de la connaissance scientifique.
Et une belle formulation :
Les Gnostiques refusent de croire que l'univers soit un aveugle absolu ou un bâton d'aveugle menant un aveugle d'abord inconscient et qui ne va nulle part, jusqu'à le faire devenir miraculeusement une conscience qui se met à vouloir aller quelque part.
LES PISTES
La physique, la biologie, l’informatique sont des disciplines que Raymond Ruyer a étudiées en détail. Chacun pourra en approfondir les aspects « techniques » en étudiant ses ouvrages.
Le livre La philosophie de Raymond Ruyer. Repères de Fabrice Louis et Jean-Pierre Louis (Vrin, 2014), offre une approche de sa vie, de sa pensée et de ses principaux ouvrages. À votre disposition qq. ex. au prix coûtant de 15.00 CHF.
Raymond Ruyer
L’embryogenèse du monde et le Dieu silencieux
Éditions Klincksieck, collection Continents philosophiques, Paris, 2013
Qq. ex. au prix coûtant de 50.00 CHF.
Toutes les éditions de la Gnose de Princeton sont épuisées.
Ces références, le texte de cette présentation (y compris les sources des citations) seront bientôt sur le site (en restructuration) www.causeriesdesequinoxes.ch.
CONCLUSIONS
• L’exercice de la chaise
J’hésite à proposer cet exemple parce que ce n’est pas un bon exemple, il est même faux : la chaise n’est pas un être mais un amas, en plus un artéfact.
Mais le cheminement pour y voir la solidité de l’idée de chaise (de table…) plutôt que l’objet usuel peut être déplacé au regard porté sur un arbre, une personne : voir son unité qui dit « Je ». Et pas la forme croisée des milliers de fois. Essayez !
• Éthique
Les limites apportées à la connaissance par observation, liant cette connaissance à celle par participation, sont un apport majeur pour empêcher toute dérive en « isme ». Les petits absolus (comme la morale provisoire « pendant les travaux ».), c’est le maximum que peut nous apporter l’observation, seule la participation peut nous faire sentir notre appartenance à un absolu. Et pas notre possession d’un absolu !
Parler implique déjà un retranchement. Comprendre ce double mouvement peut nous protéger du fanatisme, il peut nous aider à développer une empathie mesurée [lucide].
Comment dire, et vivre ? Toujours cet écart qui me fait dire à défaut de vivre. René Berger.
Le langage nous donne le pouvoir de créer au sein de la réalité des mondes à notre mesure. C’est folie de croire qu'il peut épuiser ou embrasser la réalité. Jean François Billeter.
[Jean François Billeter, Un Paradigme, Éditions Allia, Paris, 2012, p. 42]
La pratique de la philosophie consiste en la conquête, pour chaque penseur, de sa part de vérité, étant bien entendu que cette portion congrue, plus ou moins ample selon l’envergure mentale de l’intéressé, n’autorise personne à se croire propriétaire exclusif de l’espace mental, ni même de la portion qu’il s’est attribuée. Nous ne pouvons accéder qu’à une vérité en situation, et la recherche en ce sens ne s'achèvera jamais. Tout individu qui se présente en porte-parole de l’absolu se rend coupable de faux témoignage; sa prétention expose une contradiction dans les termes. Georges Gusdorf
[Georges Gusdorf, Le crépuscule des illusions. Mémoires intempestifs (La Table Ronde, coll. “La petite vermillon”, Paris, 2002]
Dans ces formes douces, cette folie mène aux maux communs que sont l'enflure du discours, la dérive verbale, les raisonnements sans fin. Quand cette folie se fait dogmatique et veut imposer sa loi, elle est mortifère. Jean François Billeter
[Jean François Billeter, ibid.]
[Improviser un exemple pratique au niveau de la justice : sévérité pour les actes et humanité pour la personne…]
• ET POUR TERMINER
Une prédiction de Raymond Ruyer, étonnante, il y a juste 40 ans :
La crise de la civilisation occidentale au XXIe siècle sera - elle s'annonce déjà - non typique des crises de civilisation que l'on peut statistiquement prédire pour les cent prochains siècles.
La crise du XXIe siècle, ou des deux siècles prochains, sera plus grave que la moyenne de ces crises parce qu'à la crise suicidaire typique que nous avons analysée se conjuguera la crise de l'énergie, et parce que cette crise matérielle se compliquera elle-même de règlements de comptes entre riches et pauvres, et entre les races. Seule, une mise au point d'une rapidité inespérable de l'énergie de fusion de l’hydrogène – ou plutôt du deutérium - pourrait diminuer la gravité de la crise prochaine déjà commencée. Mais cette crise sera, de toute manière, plus grave que la fin de l'Empire romain.
Raymond Ruyer
Les cent prochains siècles : le destin historique de l’homme
selon la nouvelle gnose américaine, Fayard, 1977
Je ne veux pas terminer sur cette note alarmiste, quoique bien illustrée actuellement.
Au contraire, en plus des solutions techniques possibles aux problèmes d’énergie et d’écologie, je crois que Ruyer avait oublié de penser à l’impact de sa propre pensée (ainsi que d’autres) sur les arcanes de cette époque, et au sursaut dont nous sommes tous capables.
Merci de votre attention.
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De : Alain Burki
Objet : 19e Causerie
Dates : 19 avril 2016
Ci-dessous le texte (les notes) de mon introduction au thème de cette 19e Causerie. Il diffère légèrement et naturellement de l’intervention orale.
LA 4e RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
Genèse 3 16-19
A la femme, il dit :
« Je multiplierai les peines de tes grossesses,
dans la peine tu enfanteras des fils.
Ta convoitise te poussera vers ton mari
et lui dominera sur toi. »
A l’homme, il dit : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre
dont je t’avais interdit de manger,
maudit soit le sol à cause de toi !
A force de peines tu en tireras subsistance
tous les jours de ta vie.
Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l’herbe des champs.
A la sueur de ton visage
tu mangeras ton pain,
jusqu’à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré.
Car tu es glaise
et tu retourneras à la glaise. »
Le retour dans le jardin d'Eden
Que ce soit la recherche ou la réintégration du paradis, il y a là une dimension métaphysique du sens de l'histoire (qui n'est pas le thème de la soirée) sous laquelle pourtant j'inscris cette perspective, avec une certaine naïveté il est vrai : l'histoire est celle de l'aménagement de notre environnement (le jardin) dans la recherche du bonheur (goûter ensemble aux fruits divers et variés)... Mais je vous rassure, il n'est pas nécessaire de souscrire à cette vision eschatologique pour suivre mon propos ce soir.
Rupture paradigmatique du processus de production.
Passage d'une société agraire et artisanale vers une société commerciale et industrielle.
Deux des définitions glanées en préparant cette Causerie. Comme pour le nombre et les points à prendre en compte, il y a différentes écoles ; mais comme pour l'informatique, ne confondons pas la forme des nuages et les masses d'air !
Résumé succinct des quatre révolutions industrielles communément admises. Wikipedia vous permettra d’aller plus loin, je situe juste.
Rupture paradigmatique... L'imprimerie, les outils de navigation qui ont permis grandes découvertes, pourraient entrer dans ce cadre, mais...
A.La première révolution industrielle concerne essentiellement le Royaume-Uni et tourne autour du charbon et de la machine à vapeur (James Watt en 1769)... Développement de l'industrie textile et de la sidérurgie. Bateau et trains à vapeur.
B.La deuxième commence vers 1880 (ce n'est pas si vieux, mon grand-père est né en 1888...) et repose sur le pétrole et l'électricité. Développement de l'automobile, des machines-outils. Essor des transports et des communications...
C.La troisième, là, j'ai même de la peine à résumer tellement les définitions se croisent... Un point revient souvent, le passage des énergies fossiles et nucléaires aux énergies renouvelables. L'autre pôle de cette troisième révolution est l'informatique et Internet. Un nom : Jeremy Rifkin, j'y reviendrai.
D.Klaus Schwab (lors du dernier WEF et dans son livre La quatrième révolution industrielle) parle du tsunami de la digitalisation, de l'impression 3D, du Big Data, des drones, etc. et des conséquences géopolitiques...
Je suis plus intéressé (et moins dépassé en partant des individus...) par les écrits et les propos de Bernard Stiegler (l'allure d'un Henry Fonda de la philosophie au parcours atypique, j'y reviendrai aussi) : la combinaison de la nouvelle robotisation – automatisation intégrale (selon une enquête d’Oxford, 47 à 50 % des emplois automatisables selon les pays dans les 20 années à venir), robots humanoïdes et bons marchés – y compris dans les petites et moyennes entreprises et dans le domaine de la santé – et le Big Data (mise en liaison des données générées par les entreprises, les administrations et chacun de nous...) va complètement changer la donne. [Illustrer par quelques exemples… Foxconn, moins un million d’emplois, certes peu valorisés… Les usines 4.0, l’Internet des objets…]
Craintes, mais c'est aussi très enthousiasment.
Ultime étape dans cet aménagement du Jardin qui fait converger plusieurs points centraux : technique, écologique, social, éthique, politique, droit et, j'y reviens, métaphysique ; dont nous ne ferons pas l'économie de la réflexion. (Car même de dire qu'il n'y a pas de dimension hors de la physique EST une position métaphysique. Ce sera je l'espère, avec le philosophe Raymond Ruyer, le thème de la 20e Causerie...)
Les aspects éthique, politique, technique et écologique sont fondamentaux. Chacun mériterait pour le moins une causerie. Nous y reviendrons peut-être dans la discussion.
C'est l'aspect social (sociétal) que je vous propose d'aborder ce soir. Et c'est aussi celui où nous avons peut-être le plus à dire, à faire.
Travail et argent
50 % (les projections varient) des emplois perdus dans l'industrie et le tertiaire (et quelques % créés) par la nouvelle robotisation ! Plus qu'une réorganisation, il faudra une REFONDATION de la place du travail et de la réparation de l'argent.
Un faisceau de solutions, une conjonction d'initiatives et pas une solution venue seulement d'une élite dirigeante ou technocratique : cette inversion de la pyramide fait je pense aussi partie de la réponse.
Retour du troc, de l'échange local (les marchés gratuits, les boîtes d'échange et, moins anecdotiques, une économie parallèle en Italie, en Grèce, le crowdfunding, etc. [Cela mériterait un développement détaillé.])
Les mouvements « slow », des aspirations vers plus de temps et moins de choses...
Les énormes énergies dirigées vers le bénévolat en tout genre...
Mieux que le RMI français (Revenu Minimum d'Insertion) ou autres aides caritatives qui pansent, c'est le changement de structure qui est nécessaire.
Le Revenu de Base inconditionnel
(Informations sur rbi2016.ch [et qq. prospectus]. Mais attention les Causeries ne font pas de politique, pas par tiédeur mais parce que c'est seulement en amont que la complexité peut se cristalliser en une certitude relative (en relation) ce que j'appelle petits absolus, mais c'est une autre histoire). En l'état je ne peux être affirmatif sur les aspects techniques de cette initiative (elle laisse d'ailleurs beaucoup de points ouverts pour ne pas dire dans le flou, comme le financement et à quel âge commencer son versement, etc.), mais, et c'est ce qui m'attire avant tout dans ce projet, il y a une vision : il n'est plus nécessaire de gagner sa vie ! On l'a reçue, on va pouvoir la vivre ! C'est le point central de la fin de la malédiction qui nous a chassés du Jardin d'Éden.
L'angoisse n'est pas nécessaire, la crainte de la paresse destructrice est certainement vaine. Pas de prix à payer, efforts et sueur dans une tout autre motivation...
Étymologie du mot travail : du latin populaire tripaliare, littéralement « tourmenter, torturer avec le trepalium, nom d'un instrument de torture. » (Dans l'excellent Dictionnaire historique de la langue française, éditions Le Robert. [Le lien avec aussi le travail de l'accouchement, autre malédiction prononcée dans la Genèse...])
Donc la 4e révolution industrielle nous donne les moyens, l’opportunité et la nécessité de changer le monde.
Trois rencontres curieusement opportunes, parmi de nombreuses illustrations possibles…
I.Jeremy Rifkin. Ce nom a souvent été sur mon chemin, mais je ne l'ai encore pas lu. Cela va changer avec l’édition chez Babel Essai de La Nouvelle société de coût marginal zéro.
Selon J. R., sans un nouveau contrat social, l’ordre social va éclater, les inégalités vont conduire à une violence généralisée. Il faut partager le travail existant (diminution du temps de travail), instaurer un revenu de base.
En 2011, dans Une nouvelle conscience pour un monde en crise, Vers une civilisation de l’empathie (aussi Babel), Rifkin postule que l'empathie est essentielle dans la psyché humaine. « Si la nature humaine est matérialiste jusqu’à la moelle – égoïste, utilitariste, hédoniste —, on ne peut guère espérer résoudre la contradiction empathie–entropie. Mais si au plus profond, elle nous prédispose à [...] l’élan empathique, il reste au moins possible d’échapper au dilemme, de trouver un ajustement qui nous permette de rétablir un équilibre durable avec la biosphère. »
II.Bernard Stiegler. RTS La Première, dans le Journal du matin, le 22 février 2016 (téléchargeable sur le site de la RTS). Le livre cité dans cet entretien est en réimpression, mais j’ai pu m’en procurer un exemplaire, trop tardivement pour le lire en détail : Bernard Stiegler. Entretien avec Ariel Kyrou. L’Emploi est mort, vive le travail ! (Mille et Une Nuits, collection Les Petits Libres n° 87).
Cette 3e vague d’automatisation pose un problème de macroéconomie, contrairement aux précédentes elle ne va générer que très peu d’emplois.
Les gains de productivité étaient en partie redistribués aux ouvriers (Ford payait ses ouvriers pour qu’ils puissent acheter les voitures qu’ils produisaient, au début des années 50-60, les ouvriers étaient bien payés. Tassement depuis ! Mais maintenant et définitivement, le salaire, l’emploi ne peuvent plus être la seule voie de la redistribution des richesses. Sans cette nouvelle redistribution, il y aura une baisse du pouvoir d’achat, de la surproduction et de la misère.
IL N’Y A PAS D’ALTERNATIVE.
La diminution du temps de travail est une des pistes.
Reconsidérer la nature même du travail et la manière de le socialiser en est une autre. Il cite Amartya Kumar Sen [Économie du bien-être ! Prix Nobel d’économie en 1998], développement de Capacités, des savoirs vivre, des savoirs faire et des savoirs spirituels (Plus de bonheur au Bangla Desh qu’à Harlem…). Un travail qui n’est pas forcément voué à être monétarisé immédiatement.
[Entropocène et entropie…] La vie c’est la néguentropie, c’est l’économie de demain.
Le Revenu Contributif, qui se calque sur le revenu des intermittents du spectacle (70% du salaire toute l’année en travaillant et cotisant au moins 507 heures par an). Et il pense que ce système doit être largement étendu. De nombreuses expériences dans ce sens ! Il soutient le Revenu minimum d’existence, mais ce n’est pas dynamique, c’est un filet de sécurité. Alors que le Revenu Contributif permet aux personnes de produire de la valeur.
Aujourd’hui on valorise le gaspillage, la passivité du consommateur, on valorise l’entropie. Il faut progressivement sortir de ce modèle, mieux vivre, plus intelligemment, le lien au revenu reste l’initiative personnelle. Ce n’est pas utopique ! L’exemple de Wikipédia, les gens sont passionnés...
Mais attention cette valeur est captée (phagocytée) par des entreprises qui ne la redistribue pas ! L’uberisation sans payer de charges, etc. (il faut repenser le régime de cotisations), c’est une économie de prédation, sans faire de redistribution ! C’est de la spoliation. Actuellement l’économie est insolvable, elle fonctionne exclusivement sur la spéculation financière, et à un moment donné, elle va s’effondrer. Le débat est de plus en plus important sur ce nouveau contrat social, dans le monde entier. Une nouvelle économie, une nouvelle dynamique sociale. Mais nous sommes actuellement dans une période de transition est c’est là la difficulté. Cette nouvelle économie doit se mettre en place progressivement parmi la jeunesse, parallèlement à la diminution de l’emploi comme on l’a hérité des Trente Glorieuses et des Quarante moins Glorieuses.
III.RTS, le samedi matin (6 h-9 h, Le Talk), Les chroniqueurs de la RTS Anne-Laure Gannac, Geneviève Bridel, Pascal Bernheim : en préparant cette causerie, voilà que j’entends presque tous les thèmes de cette causerie – persillé d’humour – évoqués à la radio !
Cela commence par ce chiffre : + 66 % pour le nombre des appels des ados à une ligne de soutien en Suisse alémanique. Le thème qui revient le plus souvent : la peur du chômage de leurs parents…
Dominique Méda Le travail, une valeur en voie de disparition : les sociétés primitives ne sont pas centrées sur le travail, on a des activités par rapport à des besoins, mais quand ces besoins sont satisfaits on passe à autre chose, à des activités plus sociales, plus familiales… Et ce sont elles qui structurent la société. Le travail est avilissant aussi dans l’Antiquité ; dans le christianisme aussi le travail reste une punition, il est mis en avant à cause de l’oisiveté mère de tous les vices…
Trepalium une série sur Arte : 20 % d’un côté du mur qui travaillent et 80 % de l’autre côté du qui ne travaillent pas...
Adam Smith, Hegel, Marx… Le travail devient une condition de notre bonheur…
Revenu de Base Inconditionnel… Cela ramènerait le travail à un second plan hors cela l’histoire nous le montre, on a su faire…
Conclusion
Empathie et logique du tiers inclus et des niveaux de Réalité (lire Basarab Nicolescu), comme le dépassement obligatoire du clivage gauche-droite : par ces changements mentaux, les questions se posent plus clairement et les réponses peuvent se dévoiler…
Je reprends l’image des masses d’air et des nuages : Je crois aux forces de l’Esprit disait Mitterrand, ces forces et l’évolution de la technologie que l’on n’arrête pas (je ne retrouve pas la référence d’une bonne formulation dans ce sens), l’évolution de la société et nos aspirations profondes nous placent à un tournant que j'ai envie de nommer, non pas la Fin de l’histoire, celle de Fukuyama, mais LE DÉBUT DE L'HISTOIRE, le retour (ou l'arrivée ?) dans le Jardin d'Éden. Je veux croire que nos enfants verront de manière indubitable ce nouveau commencement, cette Apocalypse au vrai sens du terme et pas l'apocalypse écologique, guerrière dont nous sommes aussi capables...
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De : Chantal de Schoulepnikoff
Objet : 18e Causerie
Dates : 19 avril 2016
Ci-dessous le texte de la présentation de Mme Chantal de Schoulepnikoff. Il diffère légèrement et naturellement de l’intervention orale. Merci beaucoup à Madame de Schoulepnikoff d’avoir accepté d’intervenir en introduction à cette 18e Causerie et aussi d’avoir mis ses notes à disposition pour le site.
Equinoxe, 23.9.15
Il est bien prétentieux de ma part de me présenter ce soir devant vous, n’étant absolument pas spécialiste d’informatique ou d’Internet, voici comment c’est arrivé :
j’ai commis l’imprudence de raconter à Alain Burki – qui me donne des cours, comme à vous probablement, depuis nombre d’années – une « Table ronde » de l’Association pour l’autobiographie à laquelle j’ai assisté en mars 2014, sous le titre « Ego numericus ». Connaissant son intérêt pour les questions liées à la philosophie de l’informatique (si l’on peut dire cela ainsi), j’ai bien pensé qu’il serait sensible à un tel sujet.
Mais je n’avais pas prévu qu’il me demande d’en parler lors d’une de ces soirées d’équinoxe dont il a le secret … J’ai pourtant accepté bien volontiers de le faire, sachant que ces « causeries » sont plutôt des discussions autour d’une table, entre personnes disposées à s’interroger, à chercher des sujets de réflexion plutôt qu’à trouver des solutions.
J’ai donc modifié quelque peu le titre, intitulant cet exposé « Homo numericus » et non pas « Ego numericus ».
Et c’est en le préparant ces jours derniers que j’ai découvert (vive Internet) qu’il y avait une émission sur France Culture intitulée Homo numericus, que je ne connaissais pas et que je n’ai jamais entendue.
Votre nombre autour de cette table prouve votre intérêt pour ce thème qui m’interpelle depuis longtemps.
Je rappelle les questions présentées dans ma petite introduction :
comment la pratique d’Internet, du courrier électronique et des réseaux sociaux, la connexion généralisée et permanente avec le monde entier modifient-elles notre rapport au temps et à l’espace ? changent-elles notre identité propre, nos relations avec autrui, notre pensée personnelle ? y a-t-il encore de la place pour la lenteur, le silence, l’intime face au déferlement continu des informations et à l’étalage de la vie privée ?
Encore une fois, il ne s’agit pour moi que de parler de mes quelques réflexions personnelles et de mes lectures, et d’attendre avec impatience ce que vous aurez à dire sur le sujet !
J’avais prévu de vous dire quelques mots sur l’Association pour l’autobiographie, mais ce n’est pas le sujet de cette soirée. Si cela intéresse certains d’entre vous, je pourrai le faire à l’issue de notre discussion.
Nous aurions pu donner à notre soirée le titre d’une exposition à Genève (De l’argile au nuage, une archéologie des catalogues) qui se tient en ce moment à Genève. Elle aborde les questions de la collecte, de l’organisation et de la pérennisation des données, elle interroge les raisons d’être et les contraintes des supports depuis les tablettes d’argile de l’époque mésopotamienne jusqu’aux tablettes tactiles contemporaines. Les données se dématérialisent (elles descendent de leur nuage et se déroulent sur nos écrans, elles sont ainsi disponibles à tout chercheur dans le monde entier.)
Argile : le plus « solide » des supports –mais il est difficilement transportable, il peut se casser et disparaître à tout jamais
Nuage : le plus fugace des supports mais accessible dans le monde entier et multicopié ( ?)
Quelques réflexions pour lancer la discussion, soit deux sujets à traiter me semble-t-il:
1. les conséquences que l’ère informatique a sur chacun de nous personnellement, seul face à son écran
2. l’impact sur les relations avec les autres
1. Il est fréquent d’entendre que notre génération a vécu des bouleversements énormes, mais celle de nos parents ou celle de nos grands-parents et ainsi de suite aussi !
Et chaque génération a eu peur de ces changements, à tel point que souvent elle n’a pas voulu utiliser les nouvelles machines ou les nouvelles structures : rappelons le chemin de fer, le téléphone, la machine à laver le linge et la vaisselle …et j’en passe.
Un exemple : la première machine à écrire achetée par le Conseil fédéral pour l’administration en 1885 (Remington) - elle a été longtemps considérée comme un jouet plutôt que comme un instrument efficace de travail ! ce n’est que 15 ans plus tard, vers 1900, qu’elle s’est répandue dans les bureaux, amenant une rationalisation du travail et une nouvelle répartition des tâches : comme pour le central téléphonique (le premier date de 1880), le personnel est presque exclusivement féminin.
Ces inventions nouvelles – comme l’informatique elle aussi – ont en général pour but de simplifier la vie, d’augmenter le temps libre, de permettre davantage de loisirs. Mais elles inquiètent : la peur du changement, c’est sans doute aussi de constater qu’il n’y a rien de fixe, qu’on ne peut pas s’appuyer sur ce qui nous a précédés, ce que nos parents nous ont inculqués, que les repères s’effondrent, que les références disparaissent et qu’il faut en inventer d’autres ….
Il faut du temps pour s’y habituer et en voir les avantages. Mais à l’heure actuelle, le changement va de plus en plus vite, il s’accélère, alors que la vie elle-même s’allonge.
De quoi donner le vertige…
Selon Michel Serres, une véritable mutation de civilisation serait en train de s’opérer :
La lecture et l’écriture numérique nous changent-elles, modifient-elles le cerveau humain, l’empêchent-elles de mémoriser ou de réfléchir, comme le craignent certains ? c’est oublier l’extrême plasticité du cerveau qui est justement capable d’évoluer en permanence.
Chaque grande évolution technique (comme la lecture sur papier en son temps) a eu des conséquences sur le cerveau
Relever aussi une « externalisation » d’une partie de la mémoire humaine … voire même du pouvoir décisionnel à des systèmes experts de plus en plus élaborés et autonomes.
Pour aller encore plus loin : que serait la cohabitation des humains avec des intelligences numériques ou artificielles ?
Michel Serres admire donc la capacité d’adaptation des nouvelles générations qui sont obligées de tout réinventer en permanence (Petite Poucette, Ed. « Le Pommier », 2012)). Selon lui, quand tout vacille autour des jeunes, ils ré-enchantent l’avenir, habiles à tisser des liens, nouer des relations, à démultiplier leurs connaissances au moyen d’Internet.
Michel Serres :
« Le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer : une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d’être et de se connaître. »
Changement comparable aux passages de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé, les nouvelles technologies révolutionnant aussi fondamentalement notre univers.
La rapidité crée l’impatience : on ne supporte plus d’attendre un temps de réveil et de connexion WIFI de plus d’une seconde : on s’inquiète ou on s’énerve si un interlocuteur ne répond pas au mail ou au SMS dans les minutes qui suivent…
Ce n’est pas le monde qui a accéléré, c’est nous qui nous sentons obligés de l’accompagner beaucoup plus vite. Le temps n’est plus vécu comme une continuité que l’on organise, mais comme une succession d’événements épars, aussitôt remplacés par d’autres.
Et on manque de recul, à cause de la précipitation : trop souvent, on cherche sur Google ou sur Wikipedia, et on se contente de la réponse immédiate sans chercher plus loin. Quelle est la fiabilité de l’information ?
Et en même temps, quelle stimulation, quelle satisfaction de pouvoir trouver tout de suite la solution au problème ou à la perte de mémoire momentanée…
L’exemple de l’écrivain interpelle :
Nous avons tous en mémoire les brouillons de Balzac ou de Victor Hugo, couverts de ratures, de repentirs, de notes en marges, de phrases réécrites – qui nous permettent quasiment d’entrer dans la pensée de celui qui tient la plume. Que dire du texte tapé sur l’ordinateur, texte qui peut être inlassablement corrigé, effacé sans en garder de traces ?
Quelle influence cela peut-il avoir sur l’écriture, voire le mode de pensées ?
Un philosophe (Stéphane Vial) dans son livre « L’Etre et l’écran », dresse un tableau sur ce que le numérique change dans notre perception du monde : la possibilité d’annuler une erreur en tapant« pomme-z » est une nouveauté si fascinante que nous regrettons de ne pas pouvoir en disposer dans le monde physique …
2. Internet simplifie-t-il les rapports humains ou les complique-t-il ?
Il est évident que le lien social est différent : où qu’on soit dans le monde, ou presque, on est à portée de main, d’œil ou d’oreille. Et on communique différemment.
La collaboration à travers Internet est devenue pratiquement un « must » à l’heure actuelle, dans le domaine du travail, mais aussi ans celui de la vie privée. Les blogs par exemple permettent aux personnes de discuter, de partager des informations ans tous les domaines (santé, cuisine, etc. etc.), d’exprimer leurs opinions, parfois même de « s’éduquer mutuellement ». Les communautés de chercheurs, le partage des ressources dans le monde entier, sont précieux.
Le web a changé la manière dont on peut partager : préférences, opinions, activités, échanges de services … puis parfois rencontres dans la vie réelle.
Personnellement, je ne fais pas partie des réseaux sociaux, je ne tweete pas, je ne facebooke pas – mais je suis attentive à ce qui se passe autour de moi, dans toutes les générations. On s’expose, on se raconte, on se livre … avec les dangers que l’on connaît.
Mais on a aussi une infinité de correspondants, de soi-disant « amis », donc
sans doute une plus grande ouverture et des perspectives plus larges. Pour ma part, je me contente de Skype qui me permet d’avoir avec mes amis domiciliés au loin (Mali, Singapour, Bali, Canada) de belles conversations, même si l’image n’est pas parfaite et les interruptions fréquentes.
Je note aussi mon changement de comportement dans la pratique de la correspondance électronique : je me sens quasiment obligée de répondre tout de suite aux mails, avec un sentiment d’urgence qui n’existe pas en réalité. Je suis donc infiniment heureuse d’avoir quitté mes activités professionnelles avant que la pratique du mail soit devenue exponentielle : quelle pression cela doit représenter dans le monde du travail !!
Le temps et l’espace : deux notions qui n’existent pratiquement plus à l’ère d’Internet ou plus exactement ont de tout autres significations…
Même si je n’ai appris à me servir d’un ordinateur que très tardivement, que je ne sais pas bien manier Internet, que j’utilise le minimum des capacités que me donne l’informatique, je ne pourrais plus m’en passer ! je suis devenue « accro » et j’en veux presque aux amis de ma génération qui ont décidé de s’en passer ou qui ne veulent pas s’en servir pour l’une ou l’autre raison.
J’ai d’ailleurs oublié comment je vivais avant Internet, comme la plupart d’entre nous …
J’ai rencontré hier soir par hasard une amie qui m’a raconté que son mari – qui a occupé des postes importants et qui est maintenant à la retraite – passe la plus grande partie de son temps sur son ordinateur, alors qu’elle fait de la calligraphie chinoise : un bel exemple du contraste qu’offre la vie d’aujourd’hui.
Je disais dans ma petite introduction que personne ne peut prévoir où nous mèneront l’informatique et ses applications. A ce sujet, je voudrais rappeler l’ « historiette » de René de Laportalière dans « Souvenirs à contre courant ».
Un écologiste avant la lettre s’était ému, dans les années 1870, de l’augmentation incessante du nombre de voitures hippomobiles dans les rues de Paris, ce qui selon ses calculs provoquait tellement de crottin de cheval que si rien n’était fait, Paris serait enseveli sous deux mètres de crottin en 1970.
Il n’avait bien sûr pas prévu l’arrivée de la voiture automobile. Celle-ci à son tour transforma en cloaque les routes de campagne : on pouvait donc prévoir que la France serait couverte de boue un siècle plus tard.
On n’avait pas imaginé l’invention du macadam.
Impossible de savoir quelle nouvelle invention nous attend … heureusement l’esprit humain est fertile.
Voici quelques informations sur l’Association pour l’autobiographie : elle a été créée en France en 1992 par un professeur de littérature française à l’Université de Nanterre, Philippe Lejeune qui, après avoir travaillé sur l’autobiographie (il est l’auteur, entre autres, de l’ouvrage « Le Pacte autobiographique », 1975), s’est intéressé à l’écriture du journal personnel. Une enquête menée par France-Culture et le Magazine littéraire lui a prouvé que nombre de personnes tiennent encore un journal. Ayant été très surpris par la diversité et l’intérêt des réponses, il en a tiré un livre intitulé « Cher Cahier », paru en 1990. Les réactions ont été nombreuses à la suite de cette parution. Entre autres celle d’une habitante d’Ambérieu en Bugey qui, possédant le journal de sa grand-mère, celui de sa mère et écrivant elle-même le sien, a demandé à Philippe Lejeune quel était le sort de ce type écrits personnels. A eux deux, ils ont convaincu la bibliothèque d’Ambérieu, devenue depuis lors la Médiathèque, de leur céder des espaces pour y conserver les manuscrits autobiographiques que tout un chacun peut y déposer. Il y en a maintenant plus de 3000 et ce lieu est devenu une source inestimable pour les chercheurs, sociologues ou historiens en particulier.
15 ans après avoir publié « Cher Cahier », Philippe Lejeune a lancé une nouvelle enquête, cette fois-ci sur la pratique du journal personnel sur ordinateur, ce qui lui a permis d’écrire « Cher écran » (2000). Il s’est en effet passionné pour les formes nouvelles de l’écriture de l’intime.
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De : SB
Objet : La sérendipité innovationnelle. Ses quatre grands types. Jean-Louis Swiners.
Dates : 12 avril 2015
Suivi des Causeries. Amitié. S
http://www.serendipite-strategique.com/generalite/typologie.html
De : AB
Dates : 20 mars 2015
Une soirée à bâtons rompus. Sérendipité (de la tarte Tatin à la fulgurance de poèmes en passant par l’échope Serendipity...), Raymond Ruyer (inconscient collectif et Le monde à l’envers et le monde à l’endroit). Un détour par l’impression 3D, les oeufs écrasés par le pack de bière à cause de la rigidité d’une liste de comissions (mind mapping).
De: MZ
Objet: Agora
Date: 21 décembre 2014
J'ai les mêmes analyses, les mêmes appréhensions et les mêmes questions que FB qui a aussi écrit sur le site de l'Agora. L'attention ne suffit pas, il faudrait agir... au moins se révolter, ça c'est encore la vie !!
MZ
De: MZ
Objet: Agora
Date: 15 novembre 2014
Y a pas vraiment du nouveau sur l'agora! L'introduction sur l'état des lieux de Mac et consort par A.B. est toujours bien, voire nécessaire, selon moi. Pour le reste, j'ai l'impression que nous "causons"... mais ça s'appelle les causeries, alors nous ne voudrions pas plus. Personnellement je suis un peu frustrée par le fait que j'ai l'impression que celui qui prend la parole après un autre intervenant, ne reprend pas la parole de celui qui l'a précédé. Je veux dire qu'il ne se place pas au niveau de l'intention de celui qui l'a précédé. La conséquence en est une juxtaposition d'opinions, sans véritable construction. Mais comme nos rencontres s'appellent "causeries", cela correspond bien à cette dénomination! Alors je me dis: pourquoi demander davantage? Mais voilà ma frustration! Et je sais bien que je me répète!
MZ
De: FB
Objet: Popularité des sites web et
Date: 27 septembre 2014
Cher Alain,
Merci pour la Causerie des équinoxes.
À propos de popularité des sites web, voici un exemple (parmi d'autres) de "pistonnage payant" pour augmenter la popularité :
« Vous souhaitez voir votre site Internet réussir, pensez à recourir à notre service. Nous mettons en oeuvres diverses techniques de référencement naturel destinées à améliorer la visibilité de votre site. Nous observons en permanence l’évolution des algorithmes de Google pour que ces techniques puissent y être vraiment adaptées. Vous avez le choix entre plusieurs formules de référencement selon vos besoins et votre budget. Sachez que nous pouvons vous garantir de meilleurs résultats. »
Source: http://www.prorefzone.com/
Concernant les progrès technologiques, je constate un effet très sournois de déresponsabilisation des gens. J'ai l'image qui me vient souvent d'une humanité qui ressemble à un troupeau qu'on mène à l'abattoir, et je me réjouis que les consciences s'éveillent pour éviter le pire.
Dans le passé, il était possible de réparer soi-même les véhicules, les appareils ménagers, etc. Aujourd'hui, pour la moindre réparation, on dépend de spécialistes équipés d'appareils hyper-sophistiqués de diagnostic.
Il est encore possible d'acheter son véhicule, de conduire une voiture, de piloter un avion, mais dans quelques décennies il ne sera probablement plus possible d'être acteur. On sera utilisateur de transports publics robotisés automatiques (par exemple, comme le métro M2 lausannois). Ça a commencé par les vitres automatiques où on a supprimé les poignées manuelles pourtant pratiques en cas de panne du moteur (situation vécue!). Certaines voitures se parquent toutes seules (évitant tous les efforts de développer certaines ressources intérieures).
En programmation, les outils disparaissent peu à peu pour nous interdire de programmer (de grandes multinationales font beaucoup mieux). On interdit l'usage de logiciels (MacPaint, MacDraw, SuperPaint, HyperCard, ClarisWorks, AppleWorks, Bento, iWeb, etc...), ce qui a pour effet de détruire les archives personnelles et d'uniformiser les gens par un nivelage vers le bas. Les choix de logiciels et de matériel sont de plus en plus imposés.
Ce ne sont là que quelques exemples qui montrent comment on veut nous amener à devenir des consommateurs qui se contenteront "de pain et de jeux" ("Panem et Circences"). Le bon consommateur est celui qui est assis dans un fauteuil (de préférence percé si possible) devant la TV ou la console de jeux avec un cageot de bouteilles de Coca et des kilos de Pop-Corns...
Dans la bourse, les banques, les finances, ce sont les ordinateurs qui travaillent en circuit autonome, de plus en plus hors contrôle (ordres de prélèvements permanents pour payer des factures électroniques virtuelles sans intervention du détenteur des comptes. L'usager laisse l'ordinateur gérer tout son patrimoine, parfois même avec une confiance aveugle: la paresse de vérifier si tout se déroule normalement.). etc.
Je ne suis pas opposé à la technologie, mais il faut en connaître les dangers, en être conscient et rester maître de la situation (ce qui ne semble pas être le cas de la foule).
Parfois, je me pose la question: "Comment se comporteraient les gens durant une semaine complète de panne généralisée des téléphones?..." Pour certains, la technologie est devenue une drogue dure.
J'ai vécu quelques pannes (routeur, électricité, eau courante, chauffage, etc), de parfois plusieurs jours, qui m'ont fait prendre conscience de la fragilité de notre technologie, et j'en remercie le Ciel.
Bonne continuation. Excellent week-end à tous. Amitiés.
FB
De : AB
20 mai 2014
UN PETIT RÉSUMÉ DE LA CAUSERIE À PARTIR DE MON FILS ROUGE (ET SUBJECTIF)...
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La Conversion, jeudi 27 mars 2014
Bienvenue aux sociétaires et aux nouveaux visages et salutations de quelques absents...
But des Causeries... Replacer notre informatique (spécificité) dans un dessein plus vaste (j'ose le mot philosophique...) et ne pas subir les changements, les anticiper... (Morales par provision)...
Hohl : Un des plus grands malheurs est que les hommes ne veulent pas parler. Seulement bavarder ou se taire.
Parole et bienveillance.
Donc n'hésitez pas à m'interrompre et à intervenir.
Date et numérotation (Cycle septénaire !), lieu – dilemme : places mais pas plus de 24 personnes... Plus de monde ? Je propose de garder cet endroit, mais après la 23e inscription, dire que c'est complet, dans l'ensemble la moyenne est de 20 personnes.
Les prochains thèmes, CdS
Assemblée générale de l’Association pour l’autobiographie :
L’écriture numérique et la connexion universelle sont-elles en train de changer notre identité (...) ? Après l’horloge, l’imprimerie et le chemin de fer, l’ordinateur et Internet seraient-ils en train de créer un homme nouveau ? (..) Aura-t-il la même mémoire, les mêmes modèles, les mêmes projets ? L’identité narrative, fondée sur le récit, s’effacera-t-elle devant l’identité numérique, fondée sur le dialogue ? Quelle place pour le for intérieur, le silence, la lenteur, l’intime ? (...) « Ego numericus » : apothéose ou éclatement de l’individu tel qu’il s’est construit dans l’Europe de l’époque moderne ?
La mutation ou la fin du bureau et la fin du skeumorphisme. Les piles et les tags...
Entre rejet et opportunité d'un nouvel outil qui n'essaie plus de nous rappeler cet autre environnement respectable : notre table de travail.
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RUBRIQUE ACTUALITÉ INFORMATIQUE
NSA... Deux attitudes... La réaction de cette personne harcelée par le FBI...
Cloud...
Parts de marché et utilisation effective iOS et Android...
Pour les avancées techniques, cet automne... Mac Pro...
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THÈME DU JOUR
Nos documents (textes, images, sons), leur triple dépendance et que faire.
1)Electricité... 3) Technologie hardware 4) Software...
Pour le point 1, il y a une fatalité, nous ne pouvons maîtriser le cheminement politique et physique du courant... Le rêve d'une autarcie (panneaux solaires...) ne tient pas longtemps…
Pour le point 2, nous pouvons par notre réponse (nos achats...) orienter un peu les développements du futur...
Le point 3 est le plus délicat, plus pervers. La levée de bouclier lors de l'annonce par Microsoft du passage aux abonnements pour la suite Office à vraisemblablement retardé ou gelé ce type de contrat comme seule possibilité. L'alternative des logiciels libres ne me convainc pas (mais ça c'est personnel)...
Mais même sans abonnement, notre plus brillante prose dépend de la compatibilité de ces trois niveaux : hardware, système d'exploitation et logiciels d'applications.
Que faire ?
Vivre c'est faire le pari d’un monde interdépendant pour le meilleur… Volontairement ou non, nous sommes en symbiose avec notre temps technologique et mécréant... Mais, à l'image d'un point d'un hologramme, nous sommes aussi dépositaire de l'ensemble; et j'ai l'espoir que ce point n'est pas sans effet sur le tout...
Donc, pour moi, confiance et attention critique.
Plus prosaïquement, limiter le nombre de logiciels essentiels (le cas de Bento...), avoir des positions de replis (...) et suivre (modérément) l'actualité informatique...
(...)
De : MZ
11 février 2013
De MZ pour les prochaines causeries.
J'aurais encore une autre proposition : celle d'une introduction de A.B. sur l'état des lieux de l'informatique Mac, car les nouveautés vont vite et, en tout cas moi, je n'arrive pas à suivre !
MERCI et à bientôt.
MZ
De : MZ
11 février 2013
Bonjour,
J'aurais une proposition méthodologique pour la causerie du 21 mars.
Il serait demandé à chaque personne reprenant la parole après une autre, de reformuler brièvement (avec ses mots et expressions à elle) ce qu'elle a compris de ce que la précédente a dit. Ceci nous permettrait d'assurer une continuité du thème traité en nous efforçant de respecter les intentions de la personne qui vient de parler.
Dans un premier temps cela alourdirait peut-être le déroulement de la causerie, mais cela aurait l'avantage de ne pas partir dans tous les sens. Et puis, sait-on jamais, une autre dimension intéressante pourrait naître de ce procédé. Celle par exemple de voir comment chacun reformule dans ses termes, et souvent avec une richesse augmentée, ce qu'autrui a voulu dire.
Qu'en pensez-vous ? Au plaisir de vous revoir !
MZ
De : AB
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Objet : Re: Agora
13 janvier 2013
Merci pour les voeux !
Après la Causerie de septembre, celle de printemps semble si lointaine; et à la reprise de janvier, la XIIe Causerie est dans deux mois. C’est le moment de penser au thème du 21 mars et si quelqu’un désire présenter un sujet...
À très bientôt.
AB
Le 3 janvier, MZ a écrit :
BONNE ANNEE 2013 à tous les amis des Causeries ! MZ
De : MZ
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Objet : Agora
22 septembre 2012
Bonjour chers causeurs !
Dit ainsi, cela paraît immédiatement péjoratif ! D'où, nous constatons tout de suite que, vu ce qui a été expérimenté le 20 sept. dans l'atelierbureau de A.B., nous voulons tous dépasser le "café du commerce" ! Nous avons déjà réussi : la proposition de Mme G. est très bonne, à refaire!
Je pense que tous sommes d'avis que la présentation des dernières grandes lignes de l'actualité informatique nous a été très instructive.
Personnellement je pensais que je ne faisais plus partie du "club", dans la mesure où j'ai acquis des tendances à la "décroissance" par rapport à l'évolution si rapide de la technologie et de la technocratie (y compris la technocratie verte récupérée !) ainsi que du bio-pouvoir qui en sont porteurs et moteurs... avec tous les effets qui "larguent" la moitié des humains et des animaux hors d'une vie digne !... Mais, je me suis aperçue avec bonheur, ce soir du 20 sept., que des voix faisaient écho à mes soucis. Alors je me sens intégrée !
J'aimerais préciser (mais cela découle de ce qui précède) que je ne crois pas à l'objectivité. Je penche pour le relativisme non radical. Causer ensemble c'est, selon les pragmatiques, enquêter, se questionner pour atteindre des croyances (idées et non religieuses) partageables, parce que nous serions arrivés à une "consistance satisfaisante" ou suffisamment stable. C'est pourquoi les significations des mots émis ne sont pas dans nos têtes avant, mais elles émergent des interactions : les significations sont entre nous. C'est la raison pour laquelle un énoncé de quelqu'un qui n'offre pas de prise aux autres pour continuer est stérile. Je pense que dans les causeries je serai toujours la méthodologue de
service, c'est dans mes gènes !
Maintenant j'aimerais parler de l'obsolescence programmée ou non : un programme est une conception, une suite d'opérations ou de procédures prévues avant application ou effectuation, sur la base d'un certain état des lieux. De ce que l'on sait des objectifs généraux du système socio-capitaliste, il est clair qu'un effet, une conséquence de ce système est l'usure, la dépréciation des objets au profit d'une nouvelle technique et des derniers gadgets. Si on savait QUI veut ça, cela faciliterait la lutte ! Mais comme nous sommes insérés dans un système socio-économique, bien que nous ne soyons pas complètement conditionnés, nous sommes travaillés par les tendances du système et dépendants des offres et participant à cette évolution. Croire à des programmeurs de l'obsolescence, c'est croire que le monde est divisé entre actifs qui ont ce pouvoir et en passifs qui subissent. La chose s'est mise en route à partir de bonnes intentions (idéologie du progrès, les Lumières, la rationalité...) et a pris une vitesse...
Comme certains ce soir-là l'ont fait remarquer, il existe maintenant des courants "alternatifs" nés de la constatation des dégâts sur la terre, les hommes, les animaux...et la rationalité et vérité scientifiques sont intellectuellement remises en cause.
Sans croire que l'obsolescence ne soit programmée par de mauvais génies, elle est liée à une certaine option ou posture de notre relation au monde. Bien sûr, certains sont, pourrait-on dire, plus responsables que d'autres car ayant davantage les mains dans cet engrenage...
Les pragmatiques diraient, en ce qui nous concerne, aux causeries, que notre problème porte sur les conséquences de la compréhension la plus satisfaisante de l'obsolescence; en d'autres termes, il ne s'agit pas d'arriver à une définition rationnelle de l'obsolescence, mais d'arriver à une signification qui inclut une prise de position pratique et active (quant à notre pratique et notre consommation informatiques par exemple).
On constate ici que compréhension (rationnelle à l'aide du langage) et action sont interdépendantes. Théoriser sans tirer les conséquences ou agir sans essayer de comprendre sont des démarches étrangères aux pragmatiques. Et comme nous sommes ensemble pris dans le système, nous ne pouvons que penser (aux causeries) (et peut-être agir) en commun. Et pour penser en commun, je remonte à mon paragraphe méthodologique !!! (la motivation est incluse dans nos énoncés ! trop long à développer !)
Excusez-moi de la longueur, mais si quelqu'un voulait continuer !
MZ
De : AB
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Objet : 10e Causerie
Date : 22 septembre 2012
Le cyle Philofolie dans lequel la 10e Causerie était intégrée va faire l’objet d’une publication sous forme électronique ou papier. Ci-dessous les introductions de la soirée Roud-Rimbaud. La référence à Edgar Morin renvoie au livre : Edgar Morin & Anne-Brigitte Kern, Terre-Patrie, Seuil, 1993. Le livre de Gustave Roud Vues sur Rimbaud est disponible aux éditions Fata Morgana.
*******
Philosophie et folie à l’aune de deux poètes
Gustave Roud : « Vues sur Rimbaud »
Lecture de Rita Gay
Introductions et modérateur : Alain Burki
10e Causerie des Équinoxes dans le cadre du cycle philosophie et folie
proposé par le Groupe vaudois de philosophie, le GRAAP
à la Maison de Quartier Sous-Gare le 21 mars 2012
Philofolie et ce soir un texte d'un poète sur un autre poète... ?
Quel est le lien ? Je commencerai par une citation : Il ya deux modes d'être informé : par observation et par participation. Cette phrase de Raymond Ruyer (dans la Gnose de Princeton) et surtout la relation entre ces deux modes d'information, plus, entre ces deux modes d'être, et le trop ou le trop peu de l'un ou de l'autre... seront mon propos en introduction à la causerie qui suivra.
[...]
Il ya deux modes d'être informé : par observation et par participation.
Il serait trop long ici et hors de propos de définir ces deux modes en détails, mais je cite encore Raymond Ruyer : Tandis que la connaissance ordinaire est apport d'information par un objet, la participation est apport d'information par un sujet. L'observation nous trouve hors, à l'extérieur, de ce que nous voyons. Concepts et équations pour faire bref.
La participation nous trouve immergés dans une expérience qui nous englobe.
De nombreux philosophes, mystiques, artistes ont abordé l'expérience humaine sous ces deux modes (je serais tenté de convoquer ici moultes citations [François Cheng : On ne peut pas prouver la beauté, seulement l'éprouver, etc.], références et pistes qu'ouvre selon moi cette idée, ce serait aussi hors de propos et ou trop long ou trop court).
Mais l'enjeu, c'est le dialogue en nous de ces deux modes de connaissance.
Et c'est aussi dans cette perspective que les liens et les différences entre poésie et philosophie peuvent s'éclairer.
Redonnons la parole à Gustave Roud :
Il ne s'agit pas de littérature, c'est-à-dire en fin de compte d'un jeu qui se situe au-delà de la zone des sentiments et se sert indifféremment de tel ou tel d'entre eux comme matériel des ses édifices concertés, – et qui n'engage que l'esprit. Devant Rimbaud c'est tout l'être qui s'émeut. Son approche remet tout en question.
La page d'après :
De Rimbaud à nous il n'y a pas une différence essentielle, mais seulement de degré; c'est du moins ce que je pense. Dit Roud.
[...]
Il demeure irréductible. C'est ici qu'il se sépare des autres adolescents – que nous fûmes ou sommes, et qui ont consenti.
[...]
Vagabond entre les deux rives d'herbe et de terre nue où se penchent et peinent au sein du bonheur établi ceux qui ont accepté.
Peut-on être voyant et consentir ? C'est une vaste question.
Participation-observation, est-ce le temps de la réconciliation ?
Le texte d'Edgar Morin, qui vous a été distibué, illustre tout ceci fort bien, prose et poésie... Je vous en laisse prendre connaissance si le coeur vous en dit, mais juste un extrait :
Il est vain [...] de rêver d'un état poétique permanent qui, du reste, s'affadirait de lui-même ou deviendrait hagard s'il était ininterrompu. [...] Nous sommes voués à la complémentarité et l'alternance poésie/prose.
Trop ou trop peu de poésie peut-il conduire à la folie ? Rimbaud aux confins de la folie par le TROP puis ce prosaïsme total, ce silence définitif.
C'est l'extrait que vous avez (avec les références de ce livre).
Roud pour terminer :
Cette vérité de chair et de sang [...] qui ne peut jaillir tout armée d'un cerveau comme le ferait un système de raisonnements ou toute autre production de cette «intelligence naturelle» à qui Rimbaud va cruellement assigner de justes limites au cours de ce texte sans prix. (Il s'agit de sa lettre à Paul Demeny, dite Lettre du Voyant) Rimbaud y prend conscience, en une suite d'intuitions miraculeuses, de l'inconscient, de tout un domaine secrètement ouvert à la poésie, [...] un abîme d'inconnu qui cerne d'ombre la mince place piétinée et battue où la raison recommence sans fin les mêmes exercies.
[...]
Se faire Voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens, voilà la tâche du vrai poëte.
[...]
Une douloureuse exaspération de la sensibilité.
[...]
Une Réalité dont la raison livrée à elle-même ne peut soupçonner l'existence. Le poëme qui naît alors reflète, bien plus qu'il ne signifie.
Si certainement – mais je ne suis pas compétent sur ce point – ce TROP est à l'origine de certaines schyzophrénie, je peux par contre avec plus d'assurance dire que TROP et plus encore que TROP PEU de poésie est folie, au sens opposé à sagesse.
Le poète, le philosophe et chacun d'entre nous peut perdre pied ou devenir tyrannique selon qu'il abuse de l'un ou de l'autre de ces modes d'information.
[...]
AB
De : FB
Objet : Agora
Date : 28 mars 2012
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
[...]
Afin de poursuivre la réflexion concernant les deux points de vues esquissés lors de la dernière causerie, voici quelques pistes.
On peut étudier, analyser, par exemple un fruit, en le pesant, en le mesurant, en décrivant ses couleurs (fréquences, longueurs d'onde, intensité), sa forme, ses composants chimiques, ses caractéristiques physiques, etc., mais ces connaissances intellectuelles ne sont pas exhaustives (elles sont extérieures et n'aident pas à vivre). Une autre manière de le connaître consiste à le goûter, à l'aimer, on sent son parfum, son goût, ses saveurs, et on est abreuvé, nourri, rassasié par les vitamines, les calories, les molécules et les éléments qui vont servir à construire notre corps physique ainsi que nos autres corps subtils (c'est la vie, l'élément essentiel qui permet l'étude intellectuelle). L'enfant commence par se nourrir, pour grandir, se fortifier, se développer avant de commencer à étudier. Sans la vie, on ne peut pas étudier.
Il y a donc deux domaines de connaissance complémentaires, indispensables à l'équilibre, que l'on peut résumer par les couples de mots suivants :
- Monde objectif et monde subjectif,
- Domaine scientifique et domaine religieux,
- Domaine matériel et domaine spirituel,
- L'analyse (qui divise, dissèque, sépare, tue, critique,...) et la synthèse (qui unit, construit, rassemble, ressuscite...),
- Le cerveau et le coeur,
- La sagesse et l'amour (qui sont les deux faces de la vérité, comme celles d'une médaille),
- L'extérieur et l'intérieur,
- La surface (le superficiel) et la profondeur (l'approfondissement),
- La théorie et la pratique,
- Les verbes: avoir (les possessions) et être (la vie),
- La matière (le matérialisme) et l'esprit (la spiritualité),
- etc.
On peut encore allonger la liste indéfiniment. Ce que je trouve intéressant, c'est de pouvoir résumer un concept par un ou deux mots. Puis de chercher des synonymes et des correspondances. On découvre alors qu'on voyage, qu'on se déplace, qu'on change de plan, de point de vue, de domaine,... tout en restant dans un même concept.
Une autre réflexion: ces deux notions complémentaires sont comparables aux deux pieds. Si on veut avancer, marcher, courir, sauter, voyager,... on utilise les deux pieds et on avance pas à pas. Quelqu'un disait que le plus grand des voyages est constitué de pas qui se succèdent. A chaque pas, notre point de vue change, le paysage paraît différent, de la plaine au sommet de la montagne on voit les choses différemment.
Une image, un symbole, un mot ou une parabole disent plus de choses que de longs discours. Et plus un symbole est simple, plus il est riche.
Voilà de quoi méditer.
FB
De : MZ
Objet : Agora
Date : 23 octobre 2011
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Selon SB sur l'agora, nos échanges de la causerie du 22 sept. ont été "fructueux". Dans le dictionnaire "fructueux" signifie "qui donne des fruits... des résultats avantageux... fécond, utile" (Petit Robert). Emis ainsi dans le message de SB, ce terme me paraît de pure forme. Quand les énoncés partent dans tous les sens, que chacun place sa petite pensée, je suis personnellement frustrée. En quoi est-ce fructueux, pour quoi, pour qui ?
MZ
De : SB
Objet : Agora - Causerie du jeudi 22 septembre 2011
Date : 24 septembre 2011
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Quel bonheur !
Oui, quel bonheur de m'être permis de m'arrêter durant deux heures en ce jeudi 22 septembre 2011.
Merci à tous pour cet échange altruiste et précieux. C'était ma première "causerie" et j'espère qu'il y en aura d'autres. J'ai aimé ces "sauts du coq à l'âne" entre un cuisinier, un philosophe, une enseignante ou encore un peintre bio. Le tout mené de main de maître par notre cher hôte qui a su nous tendre un fil rouge et nous a guidé pour le dérouler et le suivre. De l'écran à l'asperge, en passant par les cerveaux gauche et droit, je ne sais toujours pas s'il est possible de cuire des asperges vertes sur un iPad ! Mais qu'importe... les échanges ont été fructueux et je suis ressorti revigoré de cette belle soirée. Merci.
En guise de cadeau et de pistes à suivre, je vous recommande deux ouvrages que j'ai aimés qui pourront vous aider à poursuivre votre chemin.
J'espère être des vôtres le 21 mars 2012. En attendant cette aubaine, je vous souhaite une belle suite de Vie.
SB
De : MZ
Objet : Agora
Date : 2 août 2011
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Je suis allée sur l'Agora et quelle surprise de constater que ça bouge !
Même pour quelqu'un qui n'y était pas (à la dernière réunion du printemps... ... avec regret), les interventions en ligne montrent qu'il y a "discussion", je veux dire que l'on sent des divergences sur certains sujets et certaines modalités de déroulement... ... et ça c'est intéressant. Le consensus n'est pas productif intellectuellement.
Ce qui me frappe aussi, ce sont les thèmes qui reflètent quand même, me semble-t-il, des préoccupations un peu "abstraites" (vous pouvez regarder dans le dictionnaire), c'est-à-dire que les réponses à ces préoccupations, quelles qu'elles soient, n'auront pas un impact vraiment réel sur notre réalité ! Je dis sans doute ceci à cause de ma position phénoménologicopragmatique (le courant pragmatique en philo : il consiste entre autre à
dire que les questions intéressantes sont celles qui permettent de résoudre des problèmes et par mise à l'épreuve des implications pratiques des hypothèses). Le spirituel est dans le concret (pas au-dessus).
Bonnes vacances !
MZ
De : DM
Objet : Agora
Date : 28 mai 2011
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
J'ai été si vite happée par mes occupations après la dernière agora que je ne reviens qu'aujourd'hui sur ce site. Trop tard pour faire un compte rendu de nos échanges. Mais pas trop pour relever ce que j'avais noté en rentrant chez moi: l'alchimie rare de ce moment. Un lieu où l'on s'écoute les uns les autres. Où on laisse parler le silence, les yeux. C'était sauf erreur la troisième - ou la quatrième- à laquelle je pouvais participer. M'a frappée cette fois la convergence des réflexions et, inattendu (?), le surgissement très partagé de questions autour du sens de la vie et ce que j'appelle "spiritualité". Mais d'autres présents utiliseraient peut-être un autre terme.
Je garde aujourd'hui de ces instants une impression réconfortante, jusqu'au fond des questions ouvertes.
DM
De : FG
Objet : Causerie de jeudi dernier
Date : 26 mars 2011
À : info@causeriesdesequinoxes.ch
Bonjour,
Merci pour la rencontre de jeudi dernier, qui a abordé pas mal de thèmes intéressants. Je suis resté toutefois un peu sur ma faim, il me semble qu’on a constamment sauté d’une chose à une autre sans vraiment approfondir. Chaque fois que j’avais l’intention d’intervenir (il me faut un certain temps), j’ai constaté qu’on avait déjà changé de sujet... et finalement j’ai de la peine à déterminer ce que je peux retenir des discussions...
À propos de la “science,” il me semble qu’à un stade ou un autre il faut disposer de faits, en vue d’établir des théories, qui fournissent ensuite des résultats qui servent à prédire d’autres faits, qu’on peut à son tour vérifier expérimentalement, etc.. Mais pour moi, le terme de science signifie plutôt les sciences de base comme la physique, la chimie, les mathématiques — peut-être que les sciences humaines sont moins basées sur des faits, mais également sur des opinions, auquel cas la situation est plus floue et pas forcément en rapport avec la réalité.
Je ne pense pas que la science puisse jamais déterminer l’existence ou la non-existence de Dieu — qui est un concept qu’on ne peut pas définir objectivement. Je recommande vivement la lecture du dernier ouvrage de Jean d’Ormesson — “C’est une chose étrange à la fin que le monde” — qui comporte passablement de réflexions sur le concept de Dieu. Et je viens de lire qu’un livre de Stephen Hawking traite du thème “Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers? “ et serait également de nature à fournir des éléments intéressants.
Mais surtout, une remarque m’a interpellé plus directement, une dame s’est déclarée choquée en lisant les âneries que les journaux nous servent régulièrement... Cela m’a fait penser à la plus monstrueuse escroquerie intellectuelle du début de ce siècle, à savoir le récit qui a été donné du 11 septembre 2001. Récit plein d’inexactitudes qu’on nous ressert régulièrement, et ceci bien que les spécialistes des multiples domaines concernés aient dénoncé ses incohérences crasses. Bref, j’ai pensé que ce sujet risquerait de s’écarter considérablement des considérations philosophicoartistiques de la causerie, et ne tenais pas à mettre en route une polémique (je ne sais en fait pas quelles sont les croyances et les susceptibilités des participants, et je craignais de créer des réactions trop vives). Mais je suppose que je ne vous apprends rien en vous signalant que:
1.Les tours ne se sont pas effondrées à cause des chocs produits par les avions et les incendies qui ont suivi, les températures atteintes n’ont pas dépassé quelques centaines de degrés, alors qu’il faut nettement plus de 1000 degrés pour commencer à ramollir l’acier.
2.Des centaines d’architectes et d’ingénieurs civils, experts dans le domaine des gratteciels, ont reconnu les signes indubitables de destructions contrôlées (voir par exemple http://www.ae911truth.org/ et http://www.reopen911.info/ ). Un troisième bâtiment s’est effondré “tout seul,” sans avoir été heurté par un avion, alors que quelques petits incendies étaient en voie d’extinction à l’intérieur.
3.Des traces d’un puissant explosif ont été détectées dans les poussières qui se sont déposées sur tout Manhattan. Explosif suffisamment puissant pour faire fondre l’acier!!!
4.Comment se fait-il que des avions de ligne aient pu être détournés et aient pu voler aussi longtemps sans encombre dans la région la plus étroitement surveillée du monde...?
5.Il n’y a aucune preuve que des musulmans aient détourné ces avions (<http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=6591&lg=fr, <http://www.aldeilis.net/france/index.php>). Les musulmans ont servi de boucs émissaires, et on a créé une psychose de masse à l’égard de l’islam, psychose qui dure encore. C’est une injustice manifeste, mais il ne semble pas y avoir de moyen de la corriger.
6.etc, etc, etc, il y a sur le WWW des milliers d’informations vérifiables qui démontrent que depuis dix ans les médias nous racontent des tas de bobards... — c’est beau, l’informatique!
Aux USA, ceux qui se sont permis de douter de la version officielle ont été traités de traitres à la patrie, car il faut respecter la mémoire des victimes, etc. Mais maintenant la situation semble évoluer, plusieurs associations de spécialistes on été créées, demandant un nouveau rapport indépendant et objectif, ne passant plus sous silence les aspects qui ne corroborent pas la version officielle. En France les objecteurs ont été ridiculisés, traités d’illuminés, de révisionnistes, d’antisémites, etc.
Nous avons un petit groupe (voir <http://www.11septembre.ch/topic/index.html>) qui a organisé plusieurs conférences et a réussi à faire publier quelques articles corrects dans des journaux. Mais même quand on met leur nez sur les incohérences manifestes de la version officielle, les journalistes continuent à nous la servir... Où est leur conscience professionnelle? Ce qui me gêne le plus à la TV, c’est de voir apparaître les tours en train de s’écrouler chaque fois qu’on mentionne islam et islamistes...
Voilà quelques éléments que je souhaitais vous signaler, suite à notre rencontre de jeudi. Je ne sais pas s’ils seraient susceptibles de faire l’objet d’une prochaine causerie, ou même d’être inclus sur le site web des équinoxes, vu leur caractère explosif. À vous de juger!
Meilleures salutations.
FG
De : MZ
Objet : Agora
Date : 15 février 2011
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Vous n'êtes pas très... ... causants !
MZ
De : MZ
Objet : Agora
Date : 23 janvier 2011
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Bonjour chers co-causeuses et causeurs!
Je n'ai pu participer à la causerie du 23 septembre 2010, c'est pourquoi j'ai une demande à vous adresser: Y aurait-il une bonne âme qui veuille bien noter sur l'Agora quelques éléments-clés traités lors de cette causerie? Je vous en serais très reconnaissante! A la causerie du 24 mars 2011!
MZ
De : MZ
Objet : Agora
Date : 7 janvier 2011
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Rebonjour,
Il y a un bout de temps que je n'ai pas eu de contact avec le "club"!
J'étais absente de la dernière causerie. Je vais ici mettre un peu les pieds dans le plat! En effet, j'ai pris connaissance d'un article dans le Monde Diplomatique sur la défense de la langue française, vu l'invasion des termes anglais (aussi, mais pas seulement, à cause de l'informatique). Il y a un site qui s'intitule www.defenselanguefrancaise.org
J'ai pris conscience de cette invasion, au point que moi-même ne trouvais plus le mot équivalent en français, bien qu'il existât! Maintenant, avec mes ami(e)s, nous nous amusons à nous interrompre devant un mot anglais prononcé et à attendre de l'autre qu'il ou elle nous le traduise. C'est en fin de compte un jeu très amusant! J'ai heureusement reçu par hasard un petit dictionnaire Internet (c.à.d. réseaux connectés) - français. La prise de conscience n'est pas toujours agréable, car dès lors je m'énerve souvent... ... parce que c'est vraiment terrible! Un truc que je ne supporte pas c'est à la TV: "Hello family!" de Coop. Alors je vous invite à utiliser les termes français. Par exemple e-phone = téléphone électronique, pad = bloc-notes ou tablette, natel = tél. portable, mail = courriel, etc., etc.
Il y en a parmi vous qui trouverons cela inutile... alors exprimez-vous! Meilleures salutations en attendant la prochaine causerie!
MZ
De : MA
Objet : Agora
Date : 14 février 2010
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Un des thèmes (le premier, je crois) de nos Causeries était Y a-t-il du sens dans l'univers ?
Recommandé par un éminent Equinoxien, je propose d'urgence la lecture de :
Notre existence a-t-elle un sens?
Une enquête scientifique et philosophique
par Jean STAUNE
Préface de Trinh Xuan Thuan
Postface de Dominique Laplaine
Paris, Presses de la Renaissance 2007,
537 pages
MA
De : AB
Objet : Précisions
Date : 12 octobre 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Concernant ma proposition de minirevue Notes et échos et la question de MZ («Je n'ai pas compris ce que serait cette "minirevue" "Notes et échos"! Est-ce que cela reste oral ou s'agit-il d'un document écrit? MZ»), je précise ma pensée : l’idée était simplement – en ouverture ou en cours de causerie – que chacun fasse part aux autres participants d’une lecture, d’un film ou de toute autre référence qu’il juge important (en rapport aux différents pieds – je vais prochainement résumé ma 6e Causerie...).
Dans cet esprit voici la référence que me demande de mettre en ligne CZ :
Charles-Noel Martin
Les vingt sens de l’homme devant l’inconnu. Aux frontières de la science
Gallimard
Paris, 1958
L’irrésistible nécessité de regrouper les connaissances et d’en bâtir un système dont la cohérence lui donne l’agréable impression «d’y voir clair». Et nous sommes en 1958, déjà le manque d’unité se fait sentir (cf. Morin)... (C’est AB qui souligne !)
Et aussi c’est envoi de GR (qu’il me demande aussi de mettre en ligne) :
LES LIVRES, m’ont tous apportés un petit plus dans mon quotidien, mais certains m’ont apportés un grand plus pour mon écoute de la Vie.
Petit préambule, la lecture des auteurs suivants me semble être une bonne introduction au développement d’un mode de pensée globale :
« La gnose de Princeton » Raymond Ruyer, Ed. Pluriel.
« La Transdisciplinarité » Basarab Nicolescu, Ed du Rocher.
« Notes ou de la réconciliation non prématurée » Ludwig Hohl – traduction Etienne Bariller – Ed. Bibliothèque de L’Age d’Homme.
Mais encore une relecture de « Trois essais sur le comportement animal et humain » Konrad Lorenz, Ed. Points, pour me rappeler, en partie, de quoi est fait l’homme du 21ème siècle !!!
La littérature des Antilles et d’amérique du sud :
V.S. Naipaul « Un chemin dans la Vie » Ed. 10/18
Joäo Guimaräes Rosa « Diadorim » Ed. 10/18
Les écrits de Paulo Coelho, Iasabel Allende et Arturo Perez-Reverte (lecture relaxante)
« Aldo Manuzio, Passions et secrets d’un vénitien de génie » Bruno Rives, Ed. Librii. Mars 09.
« La passion Lippi-Le rêve Botticelli -L’obsession Vinci » trilogie de Sophie Chauveau, Ed. Telemaque & Livre de poche
« La maison au bord de l’Oniega » Mariuzs Wilk.
« Dans les pas du renne » Mariuzs » Wilk.
« Le Kalevala » Elias Lönnrot, Ed. Stock Plus. –mythologie finlandaise.
« Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen » Arto Paasilinna, Ed. Denoël&d’ailleurs.
Et bien sûr,un compagnon de chaque instant : Rainer Maria Rilke…
GR
Voilà. Vu l’abondance on sort un peu de l’idée d’une ou deux références à partager à cet endroit et à ce moment précis... À voir à la 7e !
AB
De : MZ
Objet : Agora
Date : 7 octobre 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
J'avais envie de laisser des traces (à partir de mes notes) des précédentes causeries. Cela pourrait être intéressant du point de vue de notre chemin parcouru :
Causerie 1, jeudi 22 mars 2007: Trois questions fondamentales :
a) Y a-t-il du sens dans l'univers ?
b) La perfection est-elle possible ?
c) Sommes-nous éternels ? (relativement à "dépasser le temps", "stockage, archivage")
L'informatique est une étape importante (une façon de penser; derrière l'écran (fine pellicule) il y a des 0 et des 1.
Blog = site internet où on participe --> ce qui permet à l'esprit d'évoluer
Réf. à Raymond Ruyer : participation et observation.
Causerie 2, jeudi 20 sept. 2007 : Programme lancé par A.B. : Pour quoi les causeries ? Tous philosophe ? Tous expérimentateurs ? L'informatique est-elle "naturelle" ? L'informatique renouvelle-t-elle notre approche du monde ?
Notes de discussion : L'informatique est plus qu'un outil, elle influence les habitudes de pensée. Notre relation à cet objet qu'est l'ordinateur: cela a-t-il à voir avec l'art ? elle va nous porter vers quelque chose qui nous dépasse ? Nous projeter ?
Question du sens, du rapport au monde, de la représentation du monde... il y a des sentiments, émotions, des pratiques...
Le vécu avant l'ordinateur (sans) et le vécu après (avec) (Questions de sensation, toucher, organiser).
Causerie 3, mercredi 19 mars 2008 : Postulat : chacun est un spécialiste.
3 aspects, 3 thèmes liés à l'ordinateur pour structurer les causeries: - aspect pratique; - aspect philosophique; - aspect métaphysique.
Thème pratique : par ex. les alias; Thème philosophique : par ex. le commerce sur internet (logiciels libres, logiciels par licence, l'auto-limitation, l'auto-discipline...); Thème 3: Soljenitsyne : "La mission de l'école c'est de changer un coeur égoïste en un coeur ouvert à toutes les souffrances".
Causerie 4, jeudi 25 sept. 2008 : La pertinence (séparer le bon grain de l'ivraie); hiérarchie des valeurs; au service de quoi est l'informatique ? La vulgarisation...
Pour A.B. il y a une satisfaction à posséder une prothèse, une sorte de coeur artificiel (par ex. le Mac+le IPhone) pour tout organiser, une boîte, un petit volume qui condense sa pratique, ses données.
S'agit-il d'une indépendance ou d'une dépendance? Gérer sa dépendance. Mettre la réalité dans la boîte, réduction.
Distance critique par rapport à l'outil. Mettre dans la boîte c'est aussi réinventer.
Rythme d'évolution de la technologie = vitesse inhumaine... durée des objets, on ne répare plus...
Causerie 5, jeudi 19 mars 2009 : MZ a lamentablement oublié d'y venir ! Elle s'est excusée... trop tard !
Causerie 6, jeudi 24 sept. 2009 : Partir de son expérience quotidienne de l'ordinateur à partager avec les autres participants... tout en allant plus loin --> recherche de sens (ensemble intelligible, intuition du plein, du relié); et que chaque causerie se suffise à elle-même (au cas où on la manque)
Une discussion est partie de la dactylographie sur le clavier (mettre ses indexes sur les touches qui ont une petite boursouflure : le J et le F ? On se surprend à savoir écrire sans regarder! Suit une discussion sur l'utilité de ça, la rapidité, la lenteur, la réflexion (mais pouvoir penser à autre chose qu'à l'orthographe !)
Un participant a relaté son utilisation de l'informatique et de certains programmes pour retrouver les traces de sa biographie. Un autre fait des recherches pour enrichir ses lectures, trouver les lieux ou les gens ou les choses qui y sont évoqués... creuser.
Discussion sur la nécessité de préciser ou l'imaginaire. Discussion sur les gestes concrets autour de l'ordinateur, sur sa "posture" relativement à l'ordinateur (le mot posture n'a alors pas été utilisé mais je me permets de l'avancer ici : rapport concret sujet-machine). Insistance sur les aspects concrets (on peut penser qu'il s'agit de l'aspect pratique de la causerie 3... mais, j'ajoute aujourd'hui, que l'aspect philosophique est aussi inhérent au concret!).
Vive la causerie 7 !!!
MZ
De : FG
Objet : Pollution PPT
Date : 25 septembre 2009
À : <agora@causeriesdesequinoxes.ch>
Bonjour !
Hier soir, lors de la 6ème causerie, la question de la distribution abusive de fichiers Power Point a brièvement été évoqué. Voilà le problème : des âmes charitables vous envoient des dossiers PPS volumineux (quelques Mo), dont le contenu peut parfois être intéressant, voire même hilarant, mais le plus souvent ne présente pas d'intérêt direct — par exemple des diaporamas de régions ± fabuleuses du globe, piquées quelque part sur le web... En principe il faudrait mettre ces fichiers illico à la poubelle mais, la curiosité aidant, on se retrouve souvent en train de les visionner... Si seulement c'étaient des documents créés pas ceux qui nous les envoient, mais non, ce sont des fichiers provenant déjà d'ailleurs...
Pour éviter de contribuer à ce type de pollution informatique, je place mes photos de voyage (celles qui en valent la peine) sur Picasa. De cette façon je ne surcharge pas les lignes et n'encombre pas inutilement les mémoires des ordinateurs de mes correspondants. Mais ceux qui le souhaitent vraiment peuvent admirer mes photos sur le site :
http://picasaweb.google.com/gardiolfreddy
Si donc vous n'avez rien de mieux à faire en ce moment...
Avec mes amicaux messages.
FG
De : AB
Objet : Prochaine Causerie
Date : 15 septembre 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Bonjour,
Je propose aussi à chacun de penser à une minirevue Notes et échos, pour partager en ouverture (?) de la soirée, une lecture impérative, une nouvelle, une exposition, etc.
J'espère que l'automne nous inspirera.
Amical message à tous.
AB
De : MZ
Objet : Agora
Date : 14 septembre 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Une autre proposition pour les causeries :
je suis arrivée sur l'Encyclopédie de l'Agora, un lien indiqué sur le site Burki.
Il se trouve, sur le site de l'Agora, des rubriques et textes très intéressants. Aux causeries nous pourrions peut-être nous saisir de l'un ou l'autre de ces textes et les présenter aux autres participants !
MZ
De : MZ
Objet : Agora
Date : 4 septembre 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Pour la prochaine causerie du 24 sept. 09 je fais la proposition suivante :
Celle de reprendre la proposition qu'une participante Mme X avait déjà faite en son temps : il s'agirait de demander à chaque participant de parler de la pratique de son Mac. C'est à la fois un thème simple et qui nous permettrait de mieux connaître les autres membres du groupe. De plus je pense que ces petites présentations déboucheraient sur des points communs à partager ensuite.
Demander à une personne de présenter un thème risque de se transformer en une conférence sur un sujet qui n'intéresserait pas nécessairement tout le monde !
Je suis personnellement très curieuse d'apprendre comment les autres mac'intoschiens pratiquent !
Mais que d'autres fassent leurs propositions !
A bientôt, je me réjouis.
MZ
De : CdS
Objet : Agora
Date : 1 avril 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Bonjour aux participants / tes des Causeries des équinoxes que j'ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer le 19 mars !
Je vous avais promis les références de l'Association pour l'autobiographie et de son président Philippe Lejeune, les voici, avec mes excuses pour le retard :
Association pour l'autobiographie (APA) : www.sitapa.org
Philippe Lejeune : www.autopacte.org
Bien amicalement. [...]
CdS
De : MZ
Objet : Agora
Date : 5 mars 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
A partir du livre de Olivier de Kersauzon cité par CH, on joint les deux bouts de la lorgnette !
MZ
De : CH
Objet : Agora
Date : 27 février 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
J'ai aussi lu "Les Années" d'Annie Ernaux et je remercie MZ de nous avoir cité ce passage. La lecture de ce livre peut être très recommandée à ceux et celles qui ne l'auraient pas encore lu.
J'ai envie de vous faire partager l'Avant-Propos du livre d'Olivier de Kersauzon "Ocean's Songs". Un passage que je qualifierai de "rencontre entre deux mondes".
"L'idée de ce livre est née à San Francisco à bord du trimaran Geromino. Deux types à peine sortis de l'adolescence montent à bord. Mon équipier américain me les présente : Sergei Brin et Larry Page, les fondateurs de Google. Deux types bruns, très souriants, presque enfantins ; ils ont le projet de monter un cerf-volant sur un bateau, et veulent voir comment fonctionne un trimaran de trente mètres. Leur intérêt n'est pas feint mais ils sautent comme des enfants de six ans, dès que j'ai le dos tourné, sur les trampolines du bateau. Je lève une paupière et demande aux deux gars d'arrêter immédiatement de faire les imbéciles. Le bord me dira plus tard que les avais engueulés ; je ne m'en souviens plus très bien. Les faux jumeaux arrêtent enfin de sautiller et nous appareillons. Je me rends vite compte qu'ils se montrent fort pertinents dans leurs questions.
Il est presque midi et Geromino prend de la vitesse jusqu'aux rides de l'océan. A bord, deux hommes découvrent le ravissement de la navigation à voile. Quatre ans plus tard, je ne retouche rien à la première impression qu'ils m'ont laissée : enfantins, cocasses, intellectuellement curieux et bien élevés. Pour autant, aucune "génuflexion" de ma part en les quittant : salut et au plaisir !
Evidemment, je savais bien que ces deux types avaient agi très fortement sur l'accès à la connaissance. Quatre ans ont passé et les deux types habillés comme des skaters dominent le monde grâce à leur moteur de recherche d'une puissance jamais égalée. Ce jour-là, j'avais à bord les deux hommes qui tiennent fermement le monde entre leurs mains. Le monde que j'ai parcouru est immense ; il supposait des efforts et des sacrifices. Nous nous étions donc trouvés à bord de mon bateau : moi qui ai passé ma vie à courir le monde et eux qui l'ont apporté à domicile.
Il m'arrive, quand je regarde la Grande Ourse, de penser à ces deux types qui ont inventé le planétarium à domicile et la "dématérialisation" du savoir. Grâce à eux, la photo satellitaire du monde est disponible à Pau comme à Oulan-Bator. Grâce à Google Earth, on survole le Cervin, le temple d'Angkor et la porte d'Asnières. Ils ont inventé l'instrument de bord du monde. Pour moi, qui ai navigué au sextant, ces deux hommes ont permis à l'éleveur lozérien de feuilleter le grand livre du monde sans louper la traite des vaches. Page et Brin ont rétréci le monde pour le livrer à demeure ; si bien que tous les souvenirs sont livrés en un clin d'oeil alors que, moi, j'ai passé ma vie à les chercher sous des aiguilles de pin et à comprendre la longue houle du Pacifique. Eux, en moins de dix ans, ont aboli le temps et bâti un empire, car, plus le monde se dématérialise, plus ces hommes s'enrichissent. Les cartes que j'ai connues tiennent aujourd'hui toutes dans une tête d'épingle. J'ai vécu dans les atlas pour aborder le monde. Et ce sont les enfants de la contre-culture californienne qui ont fait cette chose inouïe ! Ils ont accéléré l'accès à la connaissance grâce à la fulgurance informatique. J'ai connu un monde où la connaissance était dépendante de la force du vent et des courants. C'est ce monde-là que j'ai voulu raconter à travers les mers traversées, mes bateaux. J'ai voulu dire les pays sur lesquels j'ai marché, les gens que j'ai aimés et les impressions charnelles laissées par des lambeaux de civilisation ; j'ai voulu peindre le plaisir que j'ai toujours en mer. J'ai navigué pour l'ivresse de la vitesse et pour flairer l'odeur et la beauté des choses que j'avais entr'aperçues dans les livres. Un monde sans moteur de recherche qui avançait à la force du vent. J'ai connu le monde dont la porte tournait autour d'un seul gond. J'ai emprunté la route des acheteurs de girofle et respiré le parfum des roses jusqu'au coeur. J'ai grandi avec les maîtres des mers qui étaient portugais et s'appelaient Vasco de Gama ou Magellan. J'ai connu les archipels de l'océan indien où l'on s'éclairait à l'huile de palme, la poussière des atolls, les récifs polynésiens tranchants comme des lames de couteau et les barques à balancier. J'ai voulu ce livre pour dire les subdivisions du monde. Aujourd'hui, le monde appartient à des explorateurs en mocassins, Google a valorisé le globe à son profit. Je peux dire que j'ai eu à bord de mon bateau les deux hommes qui ont fait main basse sur le trésor des Incas."...
CH
De : MZ
Objet : pour l’agora
Date : 15 février 2009
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Suite à notre réunion de l'équinoxe de septembre 2008, j'avais écrit un message pour l'agora qui s'est perdu dans la nature internetienne!
En voici un autre: un passage du livre de Annie Ernaux (qui dit bien mieux ce que j'ai plusieurs fois voulu exprimer), "Les années", lu récemment. L'auteure, dans son autobiographie collective, en arrive aux années récentes. Je cite:
"Sur Internet il suffisait d'inscrire un mot clé pour voir déferler des milliers de "sites", livrant en désordre des bouts de phrases et des bribes de textes qui nous aspiraient vers d'autres dans un jeu de piste excitant, une trouvaille relancée à l'infini de ce qu'on ne cherchait pas. Il semblait qu'on pouvait s'emparer de la totalité des connaissances, entrer dans la multiplicité des points de vue jetés sur les blogs dans une langue neuve et brutale. S'informer sur les symptômes du cancer de la gorge, la recette de la moussaka, l'âge de Catherine Deneuve, la météo à Osaka, la culture des hortensias et du cannabis, l'influence des Nippons sur le développement de la Chine - jouer au poker, enregistrer des films et des disques, tout acheter, des souris blanches et des revolvers, du Viagra et des godes, tout vendre et revendre. Discuter avec des inconnus, insulter, draguer, s'inventer. Les autres étaient désincarnés, sans voix ni odeur ni gestes, ils ne nous atteignaient pas. Ce qui comptait, c'est ce qu'on pouvait faire avec eux, la loi d'échange, le plaisir. Le grand désir de puissance et d'impunité s'accomplissait. On évoluait dans la réalité d'un monde d'objets sans sujets. Internet opérait l'éblouissante transformation d’une onde en discours. Le clic sautillant et rapide de la souris sur l'écran était la mesure du temps... Les archives et toutes les choses anciennes qu'on imaginait même pas pouvoir retrouver nous arrivaient sans délai. La mémoire était devenue inépuisable mais la profondeur du temps - dont l'odeur et le jaunissement du papier, le cornement des pages, le soulignement d'un paragraphe par une main inconnue donnaient la sensation - avait disparu. On était dans un présent infini... On arrêtait pas de vouloir le "sauvegarder" en une frénésie de photos et de films visibles sur-le-champ. Des centaines d'images dispersées aux quatre coins des amitiés, dans un nouvel usage social, transférées et archivées dans des dossiers - qu'on ouvrait rarement - sur l'ordinateur. Ce qui comptait, c'était la prise, l'existence captée et doublée, enregistrée à mesure qu'on la vivait, des cerisiers en fleur, une chambre d'hôtel à Strasbourg, un bébé juste né. Lieux, rencontres, scènes, objets, c'était la conservation totale de la vie. Avec le numérique on épuisait la réalité..." (A. Ernaux, pp. 222-223, Gallimard, 2008).
MZ
De : CH
Objet : Dernière causerie
Date : 2 octobre 2008
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Je trouve que la liste d'YB résume très bien la discussion que nous avons pu partager lors de cette soirée. Ce que je retiens personnellement, c'est que l'ordinateur suscite bien des paradoxes. Et si l'on quitte une vision manichéenne dans notre existence, nous nous trouvons constamment confrontés à des paradoxes. Paradoxes en nous comme dans l'environnement !!!
Parmi les sujets évoqués, je souhaiterais revenir sur la question du temps, temps subjectif, temps objectif !
Mon bonjour à tous
CH
De : YB
Date : 26 septembre 2008
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Les paradoxes de l’équinoxe
La réunion de hier soir aurait pu se dérouler au solstice d’été : beaucoup plus de lumière que d’ombre !
Tellement de vibrations (dixit AB) que le squatter des causeries (YB) a assez d’énergie pour, au petit matin, seule devant son ordi (hi-hi), vous rappeler ce que VOUS avez apporté .
Pourquoi paradoxes ? réécoutons-nous :
Cadence …rapport au temps …temps perdu ? temps gagné ?
Vitesse inhumaine… joie de l’instantanéité ?
Pertinence, expertise… envahissement ?
Maîtrise… dépendance ?
Enthousiasme… déception ?
Extraordinaire outil… partenaire intelligent ?
Peurs… confiance fondée sur un acte de foi ?
Ou… ou… Et… et (symétrique ou complémentaire, digital ou analogique selon les références de chacun-ES)
Thèmes à peine effleurés : la relation, la communication.
Nous avons donc beaucoup de noisettes à croquer jusqu’à la prochaine équinoxe. Ça tombe bien : nous abordons les longues soirées d’hiver !
Vous seriez déçu-es si je ne me permettais pas un commentaire personnel : Et si la « productivité » du groupe hier soir n’était que la démonstration que la qualité du travail d’un groupe est proportionnelle avec la qualité de la relation qui s’est construite entre les participants? de la prévalence de l’émotionnel sur le rationnel (cf. l’erreur de Descartes) ? A ce propos, AB, il est où le cœur, dans votre cube ? Ce n’est qu’une variante anatomique, en fait, du magnifique « l’informatique a-t-elle une odeur » excusez-moi du plagiat.
YB
De : AB
Objet : Agora
Date : 25 septembre 2008
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Lors de la 3e Causerie nous avions abordé la question des ALIAS (raccourcis sur PC), ces fichiers qui représentent un document dans un autre endroit de l'arborescence de notre ordinateur; cette ubiquité; l'informatique "singeant" certaines aspirations de notre esprit (...).
La conjonction de la technique informatique et de ces aspirations, me renvoie à la question du fondement du sens : ce fondement est-il peut-être présent dans l'univers et ne ferions-nous pas "que" de le dévoiler petit à petit ? (...)
Et là je ne partage pas l'affirmation-acte de foi de Nancy Huston (que j'apprécie par ailleurs beaucoup) : «Ils disent toutes sortes de choses, racontent toutes sortes d’histoires, inventent toutes sortes de chimères. / C’est ainsi que nous, humains, voyons le monde : en l'interprétant, c’est-à-dire en l’inventant, car nous sommes fragiles, nettement plus fragiles que les autres grands primates. / Notre imagination supplée à notre fragilité. Sans elle – sans l’imagination qui confère au réel un Sens qu’il ne possède pas en lui-même – nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures.»
L'utilisation de l'iPhone aussi, en général et la synchronisation push des données par Internet en particulier, ce NUAGE survolant notre monde analogique et virtuel, ce vortex (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vortex) reliant instantanément des endroits épars, me retourne les mêmes questions; le même émerveillement aussi et de la JOIE.
AB
De : MCG
Objet : Rép : Causeries
Date : 21 septembre 2008
À : info@causeriesdesequinoxes.ch
(...) Peut-être faudrait-il faire une réflexion sur la cadence - en effet - toujours plus rapprochée des équinoxes, ou - pour le dire autrement - sur la perception de l’écoulement du temps subjectif par rapport au temps objectif... Ce n’est pas sans liens avec la cadence de la circulation d’informations depuis l’ère informatique.
(...)
MCG
De : MZ
Objet : l'ordinateur ou la plume ?
Date : 15 septembre 2008
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
En vue de la causerie des Equinoxes du 25 sept., je dépose ici quelques thèmes qui me sont venus à l'esprit :
1. Ordinateur portable (invisible, pratique, mais il faut le sortir de son sac).
2. L'écriture à la plume ou sur clavier Mac (nostalgie de la plume, crainte de me disperser au cours de mes recherches sur internet).
3. Mon travail d'élaboration versus mes pérégrinations sur internet (différence de nature entre lecture suivie ou picorer des infos... qui me laisse insatisfaite; temps, plaisir, aussi déception...).
4. DVD sur ordinateur ou sur l'écran TV.
5. Paiements sur internet. Fréquentation des sites favoris (impression d'appartenir au réseau des humains qui s'activent !).
6. Jusqu'où de quelle façon ma vie quotidienne est-elle marquée par mon utilisation de l'ordinateur ?
MZ
De : MZ
Objet : wikipedia
Date : 27 mai 2008
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Si vous allez dans Wikipedia, sous Ethologie et "Lorenz" (le fameux éthologue). Vous voyez que "Loenz" est écrit tantôt "Lorenz", tantôt "Lorentz". ça ce sont des choses qui m'énerve ! Mais procéder aux corrections nous fait perdre notre temps !!!
MZ
De : MZ
Objet : observatoire-pilote L'Oeuf
Date : 6 mai 2008
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
Pour l'Agora:
J'ai consulté, par curiosité, l'Observatoire-pilote "Oeuf", référence indiquée sur le site de
ab-informatique.
J'ai trouvé le compte-rendu d'un article scientifique américain relatant l'étude de chercheurs
ayant trouvé des corrélations statistiques entre la longueur des bras et des jambes des individus humains et la maladie d'Alzheimer (les individus ayant des membres courts seraient plus sujets à "tomber" malades...). Mais je traduis en vrai langage objectif: "dans la catégorie des individus ayant la maladie - les chercheurs sont sans aucun doute partis de ce
groupe (qui les intéressaient au premier chef du reste!), car à partir de combien de centimètres décider que les membres sont courts? - la mesure des membres est plus petite que dans la catégorie choisie comme équivalente "toute chose égale d'ailleurs" (vraiment ?) des individus n'étant pas malades... de cette maladie (ni d'une autre?). Les chercheurs avancent une variable intermédiaire, à savoir celle de l'alimentation dans le plus jeune âge.
En conclusion on pourrait dire que si on est mal nourri au départ, cela se répercute sur l'organisme et son développement, ... et entre autre il y a des risques que plus tard on présente la maladie d'Alzheimer.
Ma réaction, celle que j'ai souvent devant de telles recherches (faire des statistiques entre deux groupes) est que cela n'apporte rien de plus par rapport à ce qu'il est conseillé de faire. En effet, on savait déjà qu'il fallait lutter contre la malnutrition et la maltraitance, qu'il fallait développer des conditions optimales de survie et de vie, et que seule la défense de la dignité de l'être humain peut aboutir à minimiser les risques de troubles et de souffrances aussi bien organiques que psychiques.
De telles recherches me désolent et il y a pléthore de telles recherches.
Dans la présentation et l'objectif de cet observatoire, il est dit que les données recueillies
sur le site visent entre autre à une compréhension du monde actuel, de son évolution...
En fait - et c'est mon problème actuel - chaque fois que je consulte un site sur le net, je me heurte à des bouts ou morceaux d'informations, de données, d'affirmations, d'énoncés... qui
m'apparaissent comme des trucs peut-être dignes d'attention, mais qu'en faire, où les placer,
comment les articuler pour que cela prenne sens ?
La seule solution que j'aie trouvée jusqu'ici, c'est d'avoir une problématique - ce que j'appelle un os à ronger - et de construire. Ainsi, les "objets" trouvés ça et là, je les regarde, je les ausculte, je les garde, j'en fais quelque chose... en fonction de mon os. Sinon je me perds, je vais dans tous les sens, je me noie dans les informations, je vogue à la dérive...
Je dis cela aussi par rapport aux causeries, pour stimuler les participants à s'exprimer, savoir comment vous vous y prenez avec toutes les données qui fusent autour de nous.
MZ
De : MZ
Objet : alias and Co
Date : 23 mars 2008
À : agora@causeriesdesequinoxes.ch
A partir du terme "alias" j'ai consulté le Petit Robert qui parle de "fichier utilisé
comme raccourci pour accéder à un autre fichier". Puis j'ai consulté ma "bible" de
Mac Os X dans les pages de laquelle j'ai surfé 30 minutes environ à lire aussi
d'autres rubriques... ce qui m'a ramené à mon ordinateur où j'ai fait quelques
expériences (générer un alias, relire et observer le fonctionnement du Dock et ainsi
de suite...). Enfin j'ai abouti à mes signets, ouvert quelques sites, constaté que
certains n'étaient plus affichables... et fini par regarder 3 vidéos sur YouTube sur
l'évasion fiscale!!! Environ deux heures pas vraiment fructueuses du point de vue
spirituel et qui correspondent trop souvent à ... "mon expérience pratique de
l'informatique", parce que, à mon goût, je ne suis pas assez disciplinée! Le terme
de "alias" s'est évanoui dans mes pérégrinations!
MZ